À la suite de mystérieuses « attaques », les États-Unis ont rappelé plus de la moitié de leurs diplomates en poste à Cuba. Ils appellent les Américains à ne pas aller sur l’île et suspendent l’octroi de visas « pour une durée indéterminée ».
Les États-Unis comptent rappeler, vendredi 29 septembre, « plus de la moitié » de leurs diplomates en poste à La Havane à la suite de plusieurs cas mystérieux de maladies, a annoncé un haut responsable du département d’État américain. D’après les États-Unis, les symptômes ayant touché au total 21 membres du personnel diplomatique à Cuba vont de troubles de l’audition, de l’équilibre et du sommeil à des nausées.
CUBA : L’ENIGME DES « ATTAQUES ACOUSTIQUES » VISANT DES DIPLOMATES AMERICAINS
L’octroi de visas de routine à Cuba est également « suspendu pour une durée indéterminée » et le département d’État a aussi l’intention d’appeler les ressortissants américains à éviter de se rendre sur l’île en raison des risques liés à ces attaques.
« Tant que le gouvernement de Cuba ne pourra pas assurer la sécurité du personnel gouvernemental américain, notre ambassade sera limitée au personnel indispensable afin de minimiser les risques d’exposition », a indiqué ce haut responsable.
« Attaques par harcèlement acoustique »
Parmi les employés de l’ambassade ou membres de leurs familles ayant eu des problèmes de santé, plusieurs ont dû être rapatriés pour être soignés. Selon un syndicat de la diplomatie américaine, ces « attaques par harcèlement acoustique » ont provoqué chez certaines victimes de « légères lésions cérébrales », une « perte définitive d’audition », mais aussi « une perte d’équilibre, des migraines aiguës, des troubles cognitifs et des oedèmes cérébraux ».
« Le dernier incident confirmé médicalement a eu lieu en août », a précisé, mardi 26 septembre, un responsable du département d’État américain à l’AFP, sans exclure de nouveaux cas « puisque des professionnels de santé continuent d’examiner » les diplomates en poste à Cuba et leurs proches.
L’origine de ces incidents reste obscure. Le chef de la diplomatie cubaine, Bruno Rodriguez, a ainsi assuré à l’ONU que son pays n’avait pas réussi à identifier « la cause des problèmes de santé » qui « auraient touché des responsables diplomatiques américains », laissant entendre que Cuba n’avait pas la « preuve » qu’il s’agissait bien d’attaques acoustiques. Il a appelé à ne pas « politiser » cette affaire.
« Nous n’avons pas de réponse définitive sur l’origine ou la cause des incidents », a encore reconnu mardi le responsable du département d’État, assurant que l’enquête américaine se poursuivait.
Washington a expulsé en mai, discrètement, deux diplomates cubains, estimant que La Havane était responsable de la sécurité du personnel étranger sur son territoire. Le secrétaire d’État Rex Tillerson a annoncé récemment qu’une fermeture de l’ambassade américaine, rouverte en 2015 après un demi-siècle de rupture des relations, était « à l’étude ».
GMS / Source AFP et Reuters