Le président républicain, qui a rompu avec la politique de soutien à Kiev de son prédécesseur Joe Biden tout en se rapprochant de Vladimir Poutine, accueille le président ukrainien ce vendredi à Washington. Radouci par la perspective d’un accord sur les minerais, Donald Trump a ainsi rétropédalé après avoir qualifié Zelensky de « dictateur ». « J’ai dit ça ? », a feint de s’étonner le président américain. « J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. Question suivante », a-t-il poursuivi, affirmant ensuite avoir « beaucoup de respect » pour son Volodymyr Zelensky.
Un changement de ton probablement dû à cet accord avantageux sur les minerais, qui permettrait l’accès des Etats-Unis aux ressources du sous-sol ukrainien, exigé par Donald Trump en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans. « Nous allons creuser, creuser, creuser », s’est réjoui jeudi l’impatient milliardaire républicain.
Un accord sur les minerais ukrainiens
L’accord ne correspond toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final. Il établit un fonds d’investissement commun dans les métaux, hydrocarbures et investissements. Le texte ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité pures et dures pour l’Ukraine.
Il s’agit surtout d’une sorte de « filet de sécurité », à en croire Donald Trump. « Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes (en Ukraine) avec beaucoup de travailleurs » pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.
Les enjeux de la venue de Volodymyr Zelensky vont toutefois bien au-delà des ressources minières dont le sol ukrainien regorge. L’Ukraine et l’Europe se sont alarmés du soudain rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlés le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, et ce rapidement. Le président américain s’est ainsi dit convaincu que Vladimir Poutine « tiendrait parole » en cas de cessez-le-feu, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique.