Avec un taux de couverture de 57 % en supplémentation en vitamine A, le Sénégal reste loin de l’objectif de 80 %, soit un déficit de 23 %. Ce retard expose de nombreux enfants à un risque accru d’infections, freine leur croissance et leur développement, et peut entraîner des complications graves comme la cécité crépusculaire, a averti Ndongo Diarra, agent à la Division Suivi de l’Enfant de la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME). « La carence en vitamine A affaiblit le système immunitaire. Dans les cas extrêmes, elle provoque la cécité crépusculaire : l’enfant peine à voir la nuit, souffre davantage de diarrhées, et cette insuffisance accroît la morbidité et la mortalité infantile », explique-t-il. Il insiste : « Les risques sont énormes. Les parents doivent comprendre l’importance de cette supplémentation. Quand ils savent qu’un service de santé gratuit est utile, ils n’hésitent pas à en profiter. »
Un défi particulier chez les 5-12 mois
« Nous rencontrons des difficultés, notamment avec les enfants de 5 à 12 mois », a précisé M. Diarra lors d’un atelier de sensibilisation organisé pour l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement. Il a rappelé que la supplémentation en vitamine A, essentielle pour renforcer la résistance aux infections, favoriser la croissance et préserver la vision nocturne, cible les enfants de 6 à 59 mois. Pourtant, la réticence des parents, qui représente 7 % des obstacles, freine les progrès. « Le Sénégal est un pionnier dans ce domaine. Chaque contact avec un enfant dans une structure de santé doit être une occasion de lui fournir un paquet complet de services de santé et de nutrition. Cela maximise le temps des parents, à condition de bien les informer au préalable », ajoute-t-il.
Deux types de capsules selon l’âge
La vitamine A est distribuée sous forme de capsules avec des dosages adaptés : une capsule bleue de 100 000 UI pour les enfants de 6 à 11 mois, et une capsule rouge de 200 000 UI pour ceux de 12 à 59 mois, administrées tous les six mois. Bien que ce service soit gratuit dans les structures de santé et au niveau communautaire, le taux de couverture reste insuffisant. « La supplémentation débute à 6 mois, mais la carence en vitamine A demeure un problème de santé publique, avec des conséquences graves comme la cécité crépusculaire », conclut M. Diarra.