«Violations des droits humains» au Mali : Bamako répond au secrétaire général de l’ONU

Dans son dernier rapport trimestriel (janvier-mars 2023) sur la situation au Mali, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé les violations des Droits de l’homme dans le pays. Il allègue que la Minusma a documenté et vérifié 224 cas de violation des Droits de l’homme impliquant les groupes terroristes et les forces armées maliennes. 
 
Le gouvernement malien a, dans un communiqué, déploré la démarche du secrétaire général de l’ONU.
 
«Aucun détail sur les lieux, les dates et les victimes alléguées de ces incidents»
 
Selon Bamako, celui-ci n’a fourni «aucun détail sur les lieux, les dates et les victimes alléguées de ces incidents afin de permettre, à minima, de corroborer ces graves accusations ou, de manière impartiale, d’offrir aux forces maliennes mises en cause la possibilité de mener les enquêtes nécessaires».
 
Le gouvernement malien dit regretter que le patron de l’ONU « ne prenne les précautions formelles et substantielles indispensables à la crédibilité d’allégations sérieuses qui, de par leur caractère répétitif et omettant constamment de fournir les éléments d’appréciation indispensables à un examen objectif des faits allégués, interrogent sur la motivation réelle des accusations, à ce stade, sans aucun fondement ».
 
C’est contraire à la «position que le secrétaire général a exprimée…»
 
Bamako relève que, selon le rapport,  ces violations des Droits de l’homme ont été commises lors des opérations des forces armées maliennes avec l’appui de «personnels de sécurité étrangers et des chasseurs traditionnels « dozo » . 
 
Pour le gouvernement malien, cette allégation est «sans fondement et totalement contraire à la position que le secrétaire général a exprimée à l’occasion de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali en janvier 2023 à New York et réitérée lors de sa rencontre avec le Premier ministre du Mali en mars 2023 à Doha (Qatar)».
 
«Manque de cohérence»
 
Au cours de ces différentes rencontres, l’Exécutif malien rappelle que M. Guterres a «clairement souligné que les relations entre le Mali et ses partenaires ne concernent pas l’Organisation des Nations Unies, car relevant du choix souverain de partenariat de chaque Etat membre». 
 
Le Mali entretient d’anciennes relations d’amitié et de coopération avec la Fédération de Russie. Mais ses forces de défense et de sécurité opèrent de manière autonome. Elles ne conduisent pas «d’opération conjointe, ni avec une compagnie de sécurité privée ni avec des forces non étatiques». 
 
Le «manque de cohérence de cette allégation avec la position du secrétaire général amène à s’interroger si le rapport provient véritablement de ce dernier», ajoute le gouvernement malien.

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