- *Vers une souveraineté alimentaire*
Le secteur primaire occupe une place importante dans l’économie sénégalaise. Bien que sa contribution au PIB soit relativement modeste au vu des potentiels agricole, pastoral et halieutique que regorge notre pays, ce secteur est essentiel pour le développement durable et pour la sécurité alimentaire du pays. L’agriculture, en particulier, représentant 9% du PIB, joue un rôle fondamental en tant que source de revenus et d’emplois pour une grande partie de la population, mais aussi en tant que levier indispensable dans ce secteur. Aucun pays au monde ne s’est développé en négligeant ce secteur ou en basant exclusivement sa consommation sur l’importation. Ainsi, il est d’une importance capitale de développer le secteur primaire pour garantir la sécurité alimentaire. L’actuel régime a très tôt compris que c’est là où il faut mettre le curseur afin de redynamiser les autres secteurs, notamment la pêche et l’élevage.
Le premier acte du régime a été donc de fusionner les ministères de l’agriculture et de l’élevage. En consolidant ces ministères, le gouvernement entend promouvoir une approche holistique de la production alimentaire, en favorisant des synergies entre l’agriculture de subsistance et l’élevage, qui sont souvent pratiqués par les mêmes personnes. L’attribution de la souveraineté alimentaire à ce ministère est également un élément crucial, car elle permet au pays de définir ses propres priorités en matière de politique alimentaire en rapport avec ses réalités. Cette autonomie est essentielle pour mettre en place des stratégies qui non seulement garantiront la sécurité alimentaire mais soutiendront des facteurs économiques, sociaux et environnementaux.
Pour ce faire, le Sénégal s’est engagé à répondre aux quatre critères définis lors du Sommet mondial sur l’alimentation en 1996 :
*1-Disponibilité* : Assurer que les ressources alimentaires soient suffisantes pour répondre aux besoins de la population ;
*2- Accès* : Garantir que tous les citoyens aient les moyens physiques et économiques d’accéder à ces ressources alimentaires ;
*3-Utilisation* : Promouvoir des pratiques alimentaires saines et assurer que les aliments disponibles soient utilisés de manière optimale, tant sur le plan nutritionnel que sanitaire ;
*4-Stabilité* : Maintenir la stabilité de ces aliments face aux crises alimentaires, aux catastrophes naturelles ou aux fluctuations économiques ;
Le Sénégal vise, à travers ces engagements, à établir non seulement un système alimentaire durable mais aussi à améliorer la résilience de sa population face aux aléas.
Pour y parvenir de façon efficace, le gouvernement s’est d’abord engagé à épurer les dettes des opérateurs agricoles de 2021, 2022 et 2023, d’un montant de dix-neuf milliards. Le régime sortant avait laissé des dettes considérables de trois ans, causant ainsi la léthargie totale dans ce secteur. Pour pallier à tout cela, le gouvernement a décidé de créer un climat paisible où toutes les parties prenantes seront impliquées et entendues pour la bonne marche de ce ministère. Le gouvernement a augmenté une enveloppe de 20 milliards, atteignant ainsi 120 milliards pour la campagne agricole 2024-2025.
Contrairement à ce que le régime d’alors faisait ; à savoir octroyer la semence, l’engrais et les produits phytosanitaires à des politiciens qui ne connaissaient rien à l’agriculture, ce régime s’est assuré que les intrants aillent aux ayants droit en impliquant l’armée nationale dans la distribution. Le gouvernement compte introduire un projet de loi sur la réforme foncière qui donnera aux paysans des droits de titre foncier sur les terres ancestrales, en les aidant à maîtriser les ressources en eau afin de leur permettre d’avoir une production agricole durant toute l’année. Il a aussi renforcé les capacités scientifiques, techniques et institutionnelles des structures de vulgarisation agricole afin d’assister les paysans à conserver leurs produits agricoles.
Comme le dit l’adage : « Après la pluie, c’est le beau temps. », après ces efforts considérables consentis par l’État dans ce secteur, la récolte de la campagne 2024-2025 s’annonce abondante. Le Sénégal consomme environ 300 à 350. 000 tonnes d’oignon et la production actuelle est à environ entre 400 et 450.000 tonnes. Le marché de l’importation est fermé jusqu’à l’épurement de ces produits, et des chambres froides seront installées un peu partout pour conserver les produits. La production de l’oignon et la pomme de terre battra le record comparée à celle des cinq dernières années, d’après le Ministre du Commerce. La production de banane est de 75%. En arachide, nous sommes passés de 280f le kg à 305f, de la commercialisation à la transformation de l’arachide, et la production de cette année est estimée entre 700 et 800.000 tonnes.
Si l’opposition ne se gêne pas de critiquer le gouvernement en disant que le marché est en pénurie d’oignon et/ou de pomme de terre, qu’elle ait au moins l’honnêteté de reconnaître que le gouvernement est en train d’apporter une rupture dans ce secteur.
*Bacary Konté*
*Adjoint au Maire*/ *Ziguinchor*