Vents violents aux Canaries: un vol Air France tente cinq fois d’atterrir à Tenerife, sans succès

Les conditions météorologiques étaient très difficiles ce jeudi au-dessus des îles espagnoles. D’autres avions ont été déroutés après avoir renoncé à atterrir.
 
Ce pilote Air France est pour le moins persévérant. Jeudi, lors du vol AF1162 entre Paris et Tenerife aux Canaries, ce commandant de bord a tenté à cinq reprises d’atterrir sur la piste de l’aéroport de Tenerife Sud-Reine Sofia. En vain.
 
L’appareil, un Airbus A320, a d’abord tenté de se poser trois fois avant que l’équipage décide finalement d’atterrir à Gran Canaria à l’aéroport de Las Palmas, une autre île de l’archipel. Mais le commandant de bord a refusé de s’avouer vaincu.
 
L’avion a alors redécollé vers Tenerife mais cette fois encore, impossible de se poser après deux nouvelles tentatives. Las, décision est prise de retourner définitivement à Gran Canaria. Les passagers ont alors été pris en charge par les équipes d’Air France.
 
Leur vol vers Tenerife a été reprogrammé ce vendredi matin. La compagnie nous confirme que ces passagers ont été hébergés pour passer la nuit.
 
Cisaillement du vent
 
Contacté, Air France « confirme que l’équipage du vol AF1162 du 29 août 2024 reliant Paris-Charles de Gaulle à Tenerife a décidé d’interrompre son approche et remettre les gaz à trois reprises. Les conditions météorologiques ne s’améliorant pas, l’équipage a décidé de se dérouter vers l’aéroport de Las Palmas où l’appareil s’est posé normalement à 14h44 en heure locale ».  
 
« L’appareil a redécollé de Las Palmas à 15h55. À l’approche de Tenerife, l’équipage a effectué deux remises de gaz avant de décider de revenir se poser à Las Palmas en raison de la persistance de cisaillement de vent. Air France regrette l’inconfort ayant pu être ressenti par ses clients lors de ces remises de gaz et rappelle que leur sécurité et celle de ses membres d’équipage est son impératif absolu », poursuit la compagnie.
 
Comment expliquer ces tentatives avortées? Les compétences du pilote ne sont pas en cause. Ce jeudi, les îles Canaries étaient soumises (comme souvent) à des turbulences dues au cisaillement du vent.
 
Il s’agit d’une variation assez brusque de l’intensité et de la direction du vent. L’avion se déplace alors violemment en raison des changements de vitesse et de direction des courants d’air. Ce phénomène peut être dangereux pour les avions, notamment lors du décollage et de l’atterrissage.
 
« Pas un acharnement »
 
« Il y a beaucoup de relief, le vent s’engouffre et devient turbulent, c’est assez fréquent et Tenerife est connue pour ça. À bord, il y a un système qui analyse les changements de vent à l’approche et déclenche une alarme qui débouche sur une remise des gaz », explique à BFM Business un pilote de ligne qui assure régulièrement des vols vers les îles espagnoles.
 
Certains passagers angoissés ont peut-être pensé à de l’acharnement de la part de l’équipage.
 
« Pas vraiment », répond le pilote. « Il peut arriver qu’à l’approche, le vent se calme et que l’alarme s’éteigne, ce qui offre une fenêtre au pilote pour tenter d’atterrir ».
Plusieurs autre vols ont d’ailleurs dû être déroutés vers des aéroports alternatifs à caude des vents persistants. Des pilotes d’autres compagnies n’ont d’ailleurs pas eu la même persévérance que celui du vol AF1162, renonçant rapidement au vu des conditions météo.
 
 
Pour une raison assez simple: les compagnies low cost volent avec le carburant juste nécessaire pour le trajet, elles ne peuvent pas donc multiplier les tentatives. Au contraire des compagnies classiques, comme Air France, qui emportent toujours plus de carburant que nécessaire. Ce qui permet de remettre les gaz plusieurs fois.
 
Le 24 août dernier, le même phénomène avait provoqué le déroutage de nombreux vols.
 

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