Depuis sa nomination à la tête du gouvernement, Ousmane Sonko, chef du gouvernement et porte-étendard du « Projet Pastef », n’a cessé de clamer son attachement à une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques. Son credo ? La responsabilisation des gestionnaires publics et la lutte sans relâche contre le gaspillage des ressources. Cette position s’est concrétisée par des annonces fortes concernant l’organisation du suivi des projets et des investissements dans le pays, notamment dans le cadre de l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026, un événement stratégique pour le pays.
Dans un contexte économique mondial difficile et face à des attentes sociales croissantes, le Premier ministre a décidé de renforcer les mécanismes de contrôle des finances publiques, en particulier pour les projets inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2025-2029. L’objectif est clair : garantir une utilisation efficiente des ressources de l’État, dans un souci de rationalisation et de priorisation des investissements.
Ousmane Sonko n’a pas hésité à rappeler, de manière ferme, que toute faute de gestion serait sévèrement sanctionnée. En outre, il a annoncé des mesures de suivi renforcé, avec un pilotage rigoureux des projets, comprenant notamment la validation des dépenses d’investissement à son niveau. En pratique, un tableau prévisionnel des opérations financières de l’État sera soumis toutes les deux semaines, permettant ainsi une visibilité constante et une gestion en temps réel des finances publiques.
Il est indéniable que cette méthode, qui pourrait être perçue comme centralisatrice et parfois proche d’un style de gestion monarchique, répond à une logique de transparence et de prévention des dérives.
« L’État stratège dont vous parlez dans votre DPG n’est pas centralisateur comme l’État soviétique. Si jamais vous avez lu Lee Kuan Yew, apparemment vous ne l’avez pas compris. Au lieu d’un autre Singapour, vous ferez du Sénégal un autre Venezuela », a ainsi commenté Yoro Dia, proche de l’ex-président Macky Sall.
Des membres de l’opposition et d’autres analystes financiers ont rapidement souligné la portée de cette évolution, la qualifiant de renforcement du rôle du Premier ministre dans le domaine budgétaire.
Mais dans un pays où les enjeux de corruption et de détournement des fonds publics demeurent une réalité, cette vigilance renforcée est un gage de confiance vis-à-vis des citoyens. L’objectif est de préserver les maigres ressources nationales et de les affecter là où elles sont réellement nécessaires, tout en assurant une meilleure répartition entre les générations actuelles et futures.
Certes, cette approche peut susciter des interrogations sur la concentration du pouvoir décisionnel, mais elle répond à une exigence de résultat. La gestion publique doit être exemplaire et s’inscrire dans une dynamique de transformation qui dépasse les intérêts particuliers au profit de l’intérêt général. Un changement de système, en somme, où la rigueur et l’efficacité priment sur le populisme et l’improvisation.
Ousmane Sonko, en tant que patron de l’administration sénégalaise, incarne ainsi un modèle de gouvernance qui place la transparence, la rigueur et l’intégrité au cœur des priorités. En assurant un contrôle minutieux des dépenses publiques, il affirme sa volonté de rendre des comptes aux citoyens, tout en créant un climat de confiance autour des grands projets de développement. Pour le Sénégal, ce sera un défi crucial pour les années à venir, avec un impératif : la gestion optimale des ressources pour bâtir un avenir prospère et durable.