Samedi 25 février, une famille demeurant à Treillières, au nord de Nantes, rentre d’un séjour au Sénégal à bord du vol TO 8021 de la compagnie Transavia. ?L’avion a décollé de l’aéroport Blaise-Diagne de Dakar à 13 h 45, heure locale (14 h 45 en France) pour rejoindre celui de Nantes-Atlantique. « Nous rentrions d’un très bon séjour au Sénégal, la tête pleine d’excellents souvenirs », raconte Loïc, à bord de l’appareil avec toute sa famille. Jusqu’à ce qu’une mésaventure qui aurait pu devenir tragique arrive à son gendre.
Une heure et demie après le décollage, alors que le Boeing survole le Sahara, le gendre de Loïc, Xavier, âgé de 45 ans, fouille dans son sac à dos emporté en cabine. «Je cherchais des médicaments car j’étais stressé par le vol, à cause des turbulences.» Mal lui en a pris. « J’ai ressenti une violente piqûre à un doigt et aperçu un scorpion. J’ai dit à mon fils d’appeler le steward pendant que je tenais le sac.» Le sac est enfermé illico dans les toilettes de l’aéronef.
Tension au plus haut
Xavier ressent une douleur intense au bras, «insupportable». ?«Le steward était aussi blanc que moi. Ils m’ont emmené au fond de l’avion. Ils ne savaient pas quoi faire», poursuit Xavier. On lui prend sa tension. « Il présentait une hypertension artérielle (28-17) laissant craindre le pire », témoigne Loïc, qui a eu très peur. « Mon cœur s’est emballé à deux reprises, je me suis vu partir », confie à son tour Xavier. Sa fille est en larmes. Un atterrissage d’urgence au Maroc est quelque temps envisagé.
Une docteure présente à bord se signale et met tout en œuvre pour calmer et rassurer le père de famille. « Visiblement l’équipage ne possédait pas de produits pour faire face à un tel cas », ajoute l’habitant de Treillières. Par chance, un biologiste également dans l’avion, connaissant ce type d’accident pour s’être déjà fait piquer lui même par un scorpion, prodigue les premiers soins avec les médicaments en sa possession. L’antidouleur et l’anti-inflammatoire puissants font leur effet. «Il m’a dit de surélever mes jambes. Avec la fiole d’antihistaminique, cela m’a sauvé.» Dans ce genre de circonstances, autant que le venin du scorpion, c’est souvent le choc cardiaque qui peut être extrêmement grave pour des personnes fragiles ou âgées, expliquera ensuite le biologiste.
L’état de santé du passager est alors stabilisé, et l’avion peut poursuivre son vol jusqu’à Nantes. A bord, des passagers tentent de rassurer les enfants en leur disant que «ce n’est qu’un petit scarabée». Dans un dernier message, le commandant de bord invite les passagers à inspecter minutieusement leurs bagages à domicile, au cas où un petit insecte s’y serait introduit !