Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche à 8h heure locale (3h TU) et fermeront à 20h (15h TU), selon la Commission électorale ouzbèke. Les Ouzbèkes vont officiellement voter pour un texte faisant de leur pays un endroit où « l’être humain, sa vie, sa liberté, son honneur et sa dignité sont les valeurs suprêmes ».
Mais dans le même temps, le mandat du président passe de cinq à sept ans, renouvelable deux fois avec une petite astuce : les compteurs de Chavkat Mirzioïev sont remis à zéro. L’actuel dirigeant ouzbèke va pouvoir se représenter en 2026 et 2033, ce qui le maintient virtuellement sur le trône jusqu’en 2040.
Des réformes, mais un pouvoir toujours autoritaire
Troublant de la part d’un homme qui a déverrouillé l’Ouzbékistan, pays le plus peuplé d’Asie centrale avec 35 millions d’habitants, depuis sa prise de fonction en 2016. Il a d’abord fait de grandes réformes économiques avec la fin du travail forcé, la convertibilité de la monnaie, des privatisations, la réduction des droits de douane ou encore les investissements étrangers. Il y a aussi eu un rebond des libertés civiles avec la libération de prisonniers politiques. Sur la scène internationale, le président a repris du dialogue avec ses voisins d’Asie centrale.
L’interdiction de la peine de mort, abolie dans le pays en 2008, et le respect des droits humains doivent aussi être constitutionnalisées dans ce « Nouvel Ouzbékistan » plus juste que vante Chavkat Mirzioïev. Mais on est encore loin d’une société ouverte. La presse y reste muselée, la société civile vit toujours dans la peur. Il est impossible de dire à ce stade si Chavkat Mirzioïev va se reposer sur ses lauriers ou si, malgré ce mauvais signal constitutionnel, il est prêt à ancrer l’Ouzbékistan dans un véritable processus démocratique.
(Et avec AFP)