Ce sont les passagers, aidés par le personnel navigant, qui ont immobilisé ce passager qui entendait « sortir de l’avion maintenant » alors que l’appareil était à 30.000 pieds.
Indiscipline, ivresse ou pétage de plomb? On ne sait pas, toujours est-il qu’un passager d’un vol American Airlines entre Milwaukee et Dallas ce mardi a tenté d’ouvrir la porte de l’appareil en plein vol.
Alors que l’Airbus A319 vole tranquillement à 30.000 pieds, ce passager interpelle un steward et lui explique qu’il avait besoin « de sortir de l’avion maintenant », relate CNN.
Évidemment, l’agent l’invite à retourner à son siège, mais le passager s’agite, devient agressif au point que le personnel navigant demande aux passagers à proximité de les aider, peut-on lire dans le rapport du département de la sécurité publique de l’aéroport international de Dallas Fort Worth.
De quoi provoquer la colère du voyageur indiscipliné qui se jette alors vers la porte protégée par une hôtesse qui se voit agressée physiquement au cou et au poignet. On rappellera néanmoins qu’il est impossible d’ouvrir une porte d’avion à cette altitude à cause des différences de pression.
C’est à ce moment-là que les passagers se sont précipités, l’un deux a alors serré le passager dans ses bras par derrière et l’a plaqué au sol.
« Il était déterminé, il voulait descendre de cet avion », raconte ce passager à CNN.
D’autres passagers obtiennent alors du ruban adhésif et attachent les poignets, les genoux et les chevilles de l’homme ensemble pour le maîtriser.
Attendu par le FBI
Après l’atterrissage à l’aéroport de Dallas-Fort Worth, des agents du FBI et du département de la sécurité publique de l’aéroport sont montés à bord, ont arrêté le passager et l’ont emmené pour une évaluation mentale, indique le rapport.
« La sécurité de nos clients et des membres de notre équipe est notre priorité absolue et nous remercions les membres de notre équipe et nos clients d’avoir géré une situation difficile », a déclaré American Airlines à CNN dans un communiqué.
La FAA va enquêter sur l’incident. Des incidents qui progressent depuis la crise du covid. Rien que sur les compagnies américaines, 1.854 incidents signalés cette année à la Federal Aviation Administration.
En 2023, un peu plus de 400 mesures d’application de la loi ont été engagées et 7,5 millions de dollars d’amendes ont été infligés à ces passagers.
Le problème est en fait mondial. Selon les chiffres de l’IATA, l’Association internationale du transport aérien, on comptait en 2021 un incident (incivilités, indiscipline, insultes…) pour 835 vols, en 2022, ce chiffre est passé à un sur 568, soit une augmentation de 47%.
Surtout, si les violences physiques sont heureusement rares, elles augmentent de 61% par rapport à 2021, avec un incident tous les 17.200 vols.
L’abus d’alcool est souvent cité comme cause principale de ces incivilités. Pour Michael O’Leary, le patron de Ryanair, il est maintenant temps de sévir. Dans un entretien au Telegraph, il demande que les bars des aéroports limitent la vente d’alcool aux passagers à deux boissons.
« Il n’est pas si facile pour les compagnies aériennes d’identifier les personnes ivres à la porte d’embarquement, en particulier si elles embarquent avec deux ou trois autres personnes. Tant qu’elles peuvent se lever et se déplacer, elles passent. Ensuite, lorsque l’avion décolle, nous voyons leur mauvaise conduite », explique-t-il.
« Nous n’autorisons pas les gens à conduire en état d’ivresse, et pourtant nous continuons à les mettre dans des avions à 33.000 pieds » poursuit-il.