Le parquet général a requis ce mardi trois ans d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président Nicolas Sarkozy, 67 ans, rejugé en appel à Paris pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des «écoutes».
La même peine a été demandée pour ses deux coprévenus, l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert et l’avocat historique de l’ex-locataire de l’Elysée Thierry Herzog. Le ministère public a en outre requis une interdiction des droits civiques de cinq ans pour Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert, ainsi qu’une interdiction d’exercer la profession d’avocat pendant la même période pour Me Herzog. En première instance, les trois hommes avaient été condamnés à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme.
«C’est la corruption jour après jour, conversation après conversation, tel un mauvais feuilleton, d’un des plus hauts magistrats français (…) par un ancien président de la République et par un des avocats les plus renommés. Voilà ce que vous avez à juger», a déclaré l’avocat général, Yves Micolet. Le représentant de l’accusation a parlé d’une «affaire d’une gravité sans précédent au cours de la Ve République», qui «ne se contente pas de secouer notre démocratie mais en sape les fondements».
Depuis l’ouverture du procès en appel le 5 décembre, Nicolas Sarkozy a répété ne «jamais» avoir «corrompu qui que ce soit», déclarant vouloir «défendre son honneur qui a été bafoué par des moyens invraisemblables». La défense doit plaider à partir de mercredi matin. Le procès doit s’achever jeudi soir.