Les aviations syrienne et russe continuent de bombarder la Ghouta orientale, malgré les mises en garde de l’ONU. Assiégée depuis 2013, le dernier fief rebelle près de Damas subit une intensification des raids, laissant redouter un assaut terrestre.
De violents bombardements aériens des armées syrienne et russe ont secoué mardi 20 février la Ghouta orientale, une enclave rebelle proche de Damas, tuant plus de 100 civils pour la deuxième journée consécutive et mettant hors service plusieurs hôpitaux. Au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués depuis dimanche, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Selon cette même source, 17 civils ont péri dimanche, 127 lundi et 106 mardi.
Cette sanglante campagne a été entamée début février par le régime du président Bachar al-Assad et semble annoncer un assaut terrestre contre le dernier fief rebelle proche de la capitale, assiégé par le régime depuis 2013, et en proie à une grave crise humanitaire. L’aviation russe, qui soutient Damas, a bombardé mardi la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois, touchant notamment un des principaux hôpitaux de la région, à Arbine, désormais hors service.
« UNE GUERRE D’EXTERMINATION »
L’Unicef a exprimé sa colère : « Aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers ». L’opposition syrienne en exil a dénoncé « une guerre d’extermination ». Les bombardements de civils « doivent cesser maintenant », a déclaré le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, tirant le signal d’alarme pour les quelque 400 000 personnes prises au piège dans l’enclave rebelle. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « est profondément inquiet devant la situation qui s’aggrave dans la Ghouta orientale et son impact dévastateur sur les civils », a également déclaré son porte-parole.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, a dit craindre « un cataclysme humanitaire » en Syrie et a annoncé qu’il se rendrait à Moscou et à Téhéran, les deux principaux appuis du président Assad. De son côté, le département d’État américain s’est dit « extrêmement préoccupé » par la situation dans la Ghouta orientale et a dénoncé les « tactiques » du régime consistant à « assiéger et affamer ».
Avec AFP et Reuters