En proie à de graves problèmes financiers depuis plusieurs saisons, le Barça multiplie les acrobaties pour assainir ses finances. Avec des procédés parfois retournants.
À l’heure où le Barça s’efforce d’assainir ses finances, il n’y a pas de petites économies, et Joan Laporta l’a bien compris. «Nous avons une dette de 1,3 milliard d’euros», révélait en février 2022 son vice-président économique, Eduard Romeu, avant de s’embarquer dans des comptes d’apothicaire que seul un banquier d’affaires de chez Rothschild serait en mesure de saisir.
L’été dernier, le Barça avait toutefois vanté son bilan financier dit «record» pour l’exercice 2022-2023, présentant «des chiffres supérieurs à ceux espérés».
Alors non, la dette du club ne s’est pas soudainement vaporisée, elle a juste été réduite significativement. Via un communiqué, le club avait fait état d’un passif de 552 millions d’euros, sans tenir égard de tous les prêts liés au financement de l’Espai Barça.
Pour éponger cette dette qui reste donc colossale, le Barça a depuis enclenché tout un tas de manœuvres aussi ingénieuses les unes que les autres, parfois connues sous la terminologie de «leviers économiques». En clair : des actions financières entreprises afin d’alléger les restrictions liées à la situation d’endettement du club.
Pour parvenir à ses fins, le Barça a notamment dû revoir à la baisse sa masse salariale, évaluée à plus de 500 millions d’euros il y a un an et demi, ce qui représentait alors plus de la moitié du budget du club.
Selon Footmercato, d’autres actions, comme l’accord de sponsoring d’une valeur de 280 millions d’euros avec Spotify, les ventes des futurs droits TV (25%) de la Liga pour les 25 prochaines saisons, ou encore celles de Barça Vision, une plateforme de technologies innovantes parmi lesquelles se mêlent NFT et Metaverse, ont également été entreprises.
Plus de taxis pour la Masia
Pas besoin d’être égyptologue pour déchiffrer la situation : le Barça doit limiter ses dépenses au maximum. Le club a donc significativement réduit la voilure ces derniers mois, mais a dû faire des victimes collatérales, à l’image de son illustre centre de formation, la Masia.
Dernièrement, les quotidiens catalan Sport et Mundo Deportivo révélaient que les décisionnaires avaient ainsi acté la suppression des services de taxis pour le centre de formation.
Une mesure prise toujours dans le cadre de cette réduction budgétaire, mais qui aurait impacté pas moins de 80 joueurs. Depuis 25 ans, une flotte d’environ 30 véhicules sillonnait les quatre provinces catalanes pour permettre aux jeunes ne résidant pas à la Masia de rentrer chez eux, puis de se rendre à l’école le matin.
Appelé à commenter cette information, le club avait avancé des raisons économiques, sans davantage entrer dans les détails. Forcément, cette décision a suscité de nombreuses crispations chez les parents de joueurs et joueuses, également impactés dans leurs emplois du temps.
Le Barça a alors mis à disposition un service d’auto-bus avec des points de collecte répartis un peu partout dans la région, mais obligeant tout de même les familles à se déplacer de leurs propres moyens pour y déposer leurs enfants. Une logistique qui pourrait d’ailleurs conduire certaines familles à changer de club, comme le confiait Mundo Deportivo.
Plus de petit-déjeuner pour les jeunes, des accords rompus avec les clubs de la région
Dans d’autres proportions, c’est sur le plan nutritionnel que le Barça a dû couper les robinets. En août, le média Relevo dévoilait ainsi la nouvelle résolution prise par les hautes sphères du club : celle d’un rationnement alimentaire. Compte tenu de la conjoncture économique et du nombre de joueurs préférant rentrer chez eux le midi, le Barça a mis un terme à sa collaboration avec l’entreprise externe de restauration.
Une décision controversée, mais pour certaines sources du club, il s’agissait tout simplement de «dépenses injustifiées». Jusqu’ici, les joueurs avaient toujours eu la possibilité de se restaurer au club. Ils n’auront désormais plus le choix.