«Dans une lettre ouverte publiée par la presse, l’ancien Premier ministre Cheikhe Haguibou Soumaré a adressé quatre questions à Monsieur le Président de la République, insinuant en particulier un don financier qu’il aurait fait à Mme Marine Le Pen. Le Gouvernement rejette et condamne fermement de telles insinuations, lâches et sans fondement, qui témoignent manifestement d’une volonté maléfique de jeter le discrédit sur la personne du président de la République, porter atteinte à l’Institution qu’il incarne et nuire aux relations entre le Sénégal et une puissance étrangère. Le Gouvernement rappelle vigoureusement qu’il se réserve le droit de donner toute suite qu’il juge appropriée à ces insinuations fallacieuses, malveillantes et indignes de quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions étatiques», lit-on dans le document.
Cependant, à y regarder de plus près, on se rend compte que le gouvernement est tombé dans le piège de l’ancien Pm. Lequel était au fond du trou, politiquement parlant. En effet, avec plus de finesse, les hommes de Macky Sall auraient démonté les propos de M. Soumaré sans même mettre de gants. Car, de toute la réglementation européenne sur les personnes politiquement exposées, on ne voit pas comment Mme Le Pen peut rentrer en France, avec 12 millions d’euros en nature. Parce qu’à partir de 10 mille euros transportés physiquement, de partout vers un pays de l’Union européenne, le voyageur doit faire une déclaration à la douane, que vous soyez ou non le propriétaire de l’argent.
De plus, la responsable du RN, qui se sait parfaitement surveillée, ne va jamais s’aventurer dans une telle opération de convoi de fonds depuis l’Afrique, après tout ce qui s’est passé avec des hommes politiques français, cités dans la presse hexagonale, et un chef d’Etat d’Afrique centrale, dont son propre père, Jean Marie.
En outre, si cet argent a été viré dans un compte, il y aurait facilement trace. Car, toute la France s’est étonnée, dans un passé récent, du prêt russe à Marine Le Pen, qu’elle a avoué, et ses conséquences politiques. Ainsi, Cheikhe Haguibou Soumaré a réussi a secoué le baobab là où, avec intelligence, un simple politicien de la majorité aurait pu le ridiculiser et le tourner en dérision avec des éléments de langage très solides.
L’autre preuve que le gouvernement est tombé dans le traquenard de l’ancien Pm, c’est qu’en répondant à sa première question, l’homme, l’opinion aussi, est en droit de s’attendre à des explications sur les autres interrogations soulevées.
avec Walfadjri