Succès : Comment la Chine a lutté contre la pollution de l’air

L’image projetée sur l’écran montre la gravité de la situation. L’on voit à peine les belles bâtisses de Beijing, la capitale chinoise, et le palais impérial (la Cité interdite). C’était en janvier 2013. «Des épisodes de smog et de brume se sont produits fréquemment en Chine : les villes étaient souvent couvertes d’un épais smog jaune et gris. Le public s’est plaint avec colère et frustration, appelant fortement à dire la vérité et à y remédier dès que possible », a fait savoir, d’emblée, l’ingénieur en chef au ministère de l’Écologie, docteur Liu Bingjiang. C’était lors de la conférence de presse tenue hier mercredi 13 septembre, dans la salle Xianhe du Club international de Beijing. 
 
En effet, la pollution atmosphérique a des effets néfastes sur la santé humaine, sur l’environnement et la biodiversité, et a un rôle dans le changement climatique. La qualité de l’air dans les villes est un enjeu important qui influe sur les conditions de vie des populations. 
Réalisations et mesures conjointes prises
 
Également directeur général du Département de l’environnement atmosphérique, il a dévoilé le succès et les efforts de la Chine dans la lutte contre la pollution de l’air. « De 2013 à 2022, le PIB de la Chine a augmenté de 67 %, mais la concentration de PM2,5 a chuté de 57 %, les niveaux de Beijing chutant de 90 à 30 ?g/m3. Ce qui a été salué par les Nations Unies en parlant de ‘’miracle de Beijing’’. Cela a servi de modèle exemplaire pour d’autres pays en développement », a-t-il affirmé.
 
Revenant sur les réalisations et les mesures conjointes, Dr Bingjiang a indiqué qu’au cours des 10 dernières années, 60,5 % de la nouvelle augmentation de la consommation d’énergie provenait d’énergies propres.  Aujourd’hui, la capacité installée de la Chine en matière d’énergie hydroélectrique, photovoltaïque et éolienne est la première au monde. De plus, 37 millions de ménages dans les zones rurales ont abandonné le charbon pour se chauffer et cuisiner au profit d’une énergie propre, l’utilisation du charbon ayant été historiquement éliminée dans ces ménages, bénéficiant à cent millions de résidents ruraux qui ont souffert d’un air intérieur fortement pollué en hiver. 
 
« La capacité installée au charbon à très faibles émissions s’élève à 106 GW. Les unités de production à très faibles émissions doivent répondre aux critères les plus stricts tels que 50 mg/m3 de NOx, 35 mg/m3 de SO2 et 10 mg/m3 de particules, équivalents aux émissions polluantes de la production au gaz. Les volumes de fret ferroviaire ont atteint environ 5 milliards de tonnes avec une croissance consécutive de six ans, inversant la tendance de trois décennies de déclin continu, atténuant indirectement les émissions de polluants des camions diesel », a expliqué l’expert.
 
Promotion des véhicules électriques, augmentation des prix des camions dans les usines sidérurgiques…
 
La Chine a aussi pris comme option de supprimer progressivement 30 millions de véhicules obsolètes. « En 2022, le nombre de véhicules électriques s’élevait à 13 millions, soit le premier au monde et représentant 50 % de la population mondiale. La lutte contre la pollution de l’air est déjà devenue l’un des principaux moteurs de la promotion des véhicules électriques, en particulier des bus, des taxis, des camions poubelles, des fourgons postaux, etc. », renseigne l’ingénieur en chef au ministère de l’Écologie.
 
 Il s’y ajoute, d’après lui, que la lutte contre la pollution de l’air a été le principal moteur de la pénétration des camions de fret électriques et à hydrogène dans les usines sidérurgiques, les mines de charbon, etc. « En 2022, ces camions achetés par ces entreprises s’élevaient à 21 500, soit une augmentation de 154 % », précise-t-il.
 
Le directeur général du Département de l’environnement atmosphérique d’indiquer que les activités de longue date liées aux sapins ouverts et à la poussière, en particulier l’enfouissement de la biomasse dans les champs et la poussière de construction, ont été, dans une certaine mesure, maîtrisées grâce à la mise en place de dispositifs de surveillance et de surveillance vidéo. 
 
« Il y a eu la construction d’un réseau intégré de dispositifs de surveillance de l’environnement atmosphérique, composé de satellites, de milliers de stations de surveillance et de véhicules de croisière équipés de détecteurs de gaz traces, pour superviser la conformité de l’exécution des options d’atténuation », a-t-il conclu.

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