Le Conseil militaire de transition, au pouvoir au Soudan depuis la destitution jeudi du président Omar El-Béchir, a annoncé vendredi qu’il ne serait pas extradé. Il a également promis « un gouvernement civil ».
Le conseil militaire qui a déposé jeudi le président Omar El-Béchir a annoncé vendredi 12 avril que le chef d’État déchu serait jugé au Soudan pour les crimes dont il est accusé, et qu’il ne serait pas extradé pour répondre d’accusations de crimes de guerre. Il a par ailleurs promis qu’il restituerait le pouvoir à un gouvernement civil et que la période de transition pourrait même ne durer qu’un mois.
Dirigé par le ministre de la Défense, Aouad Mohamed Ahmed Ibn Aouf, le conseil militaire avait indiqué jeudi que cette période transitoire durerait deux ans et que des élections seraient organisées dans la foulée. Ces annonces interviennent alors que des milliers de civils se sont une nouvelle fois réunis à Khartoum pour exiger la mise en place d’un gouvernement civil en dépit de l’instauration, la veille, d’un cessez-le-feu.
« NOUS NE SOMMES PAS AVIDES DE POUVOIR »
Le général Omar Zaïne al Abidine, qui dirige le comité politique du conseil militaire, a assuré que l’armée n’avait pas l’intention de conserver le pouvoir et que la solution à la crise traversée par le Soudan viendrait des manifestants. « Nous sommes les protecteurs des revendications du peuple », a-t-il déclaré. « Nous ne sommes pas avides de pouvoir ».
Les manifestations se succèdent au Soudan, depuis la hausse du prix du pain, le 19 décembre 2018, alors que le pays traverse une grave crise économique provoquée par des années de sanctions américaines et par la perte d’une bonne partie des revenus pétroliers, depuis la sécession du Soudan du Sud en 2011.
Peu à peu, le mouvement a tourné à la contestation politique et la crise a pris un nouveau tour le week-end dernier, lorsque plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés devant le ministère de la Défense, où Omar el Béchir a également sa résidence.
Avec AFP