SAINT-LOUIS FÊTE SON 25e Festival De Jazz, Avec Marcus Miller

La 25e édition du festival de jazz de Saint-Louis, événement moteur de cette ville paisible du nord du Sénégal, s’ouvre lundi sous une sécurité accrue avec, parmi les têtes d’affiche, Marcus Miller et Lucky Peterson.

Une animation fébrile s’est emparée depuis quelques jours des rues de cette cité coincée entre la mer et le fleuve Sénégal, où ont fleuri banderoles et panneaux évoquant la manifestation, notamment sur le mythique Pont Faidherbe, du nom d’un gouverneur colonial français.

Durant le festival qui se tiendra jusqu’au premier mai à l’initiative de l’Association Saint-Louis Jazz, plusieurs musiciens de jazz et de diverses influences se produiront dans la ville, dont les scènes en ont vu défiler bien d’autres.

La manifestation, organisée pour la première fois en 1991 puis devenue annuelle à partir de sa 2e édition en 1993, est aujourd’hui, selon ses initiateurs, « une référence dans l’agenda musical international ».

Randy Weston, Herbie Hancock, Elvin Jones, Roy Haines, Lucky Peterson, Liz McComb, Gilberto Gil, Manu Dibango, Ali Farka Touré, Joe Zawinul, entre autres, ont ainsi contribué à construire la légende et la réputation de l’évènement.

« Quinze musiciens et treize orchestres d’anthologie » sont annoncés par les organisateurs qui entendent « faire revivre la grande tradition du jazz: des improvisations, des boeufs, des apéritifs et des parades musicales surprises », selon un communiqué.

Le bassiste américain Marcus Miller, son compatriote organiste et bluesman Lucky Peterson ou encore Lisa Simone – fille de Nina Simone – seront notamment de la partie, aux côtés d’artistes africains comme le Congolais Lokua Kanza, les Sénégalais Baaba Maal et Cheikh Lô, le joueur de kora gambien Jaliba Kouyateh. De jeunes talents célèbres du pays comme Alune Wade et Hervé Samb sont aussi à l’affiche.

Saint-Louis, ville historique -c’est le premier établissement français en Afrique au sud du Sahara fondé au 17e siècle-, est classée au patrimoine mondial en raison de son architecture faite de maisons coloniales de part et d’autre des berges du fleuve Sénégal.

– ‘Eviter tout couac’ –

Le Saint-Louis Jazz est par ailleurs un événement économique moteur de la ville, qui favorise une affluence de touristes.

« Nous avons fait le plein (de réservations). La période du festival est faste pour les hôteliers à Saint-Louis. Certains ont même fait des réservations depuis l’année dernière, à la fin du dernier festival », a déclaré à l’AFP un employé d’un hôtel.

Signe du temps, la sécurité est une préoccupation des organisateurs. Les forces de sécurité sont mobilisées en prévision de l’événement, après une réunion le 19 avril, en présence de responsables administratifs de la région de Saint-Louis, de la gendarmerie et de la police.

Une autre réunion sur la sécurité est prévue samedi, selon une source administrative.

« La sécurité du festival a toujours été assurée par l’Etat dans le cadre de ses missions régaliennes » et ce sera encore le cas cette année, a déclaré à l’AFP un responsable de l’organisation.

Les promoteurs ont « dépêché un expert en sécurité auprès des forces de l’ordre pour éviter tout couac ou malentendu » avec les autorités, a affirmé à la presse Me Ibrahima Diop, président de l’Association Saint-Louis Jazz.

La précédente édition, en 2016, avait failli être annulée après une interdiction, qui a ensuite été levée, après que les autorités ont reproché aux organisateurs un manque d’engagement « dans l’effort de sécurité ».

Le Sénégal est encore épargné par les attaques jihadistes qui ont frappé Bamako, Ouagadougou et Grand-Bassam (Côte d’Ivoire).

Mais plusieurs jihadistes présumés, arrêtés ces derniers mois, sont maintenus en détention. Les autorités ont renforcé la sécurité devant des hôtels et plusieurs établissements publics.

L’autre souci des organisateurs est financier. Le budget prévu « est de 270 millions (francs CFA, près de 412.000 euros) dont 52% ont été mobilisés », a indiqué Me Ibrahima Diop.

« Les conditions de libération des fonds prennent souvent du temps mais à l’arrivée, le budget est toujours bouclé », a tempéré un responsable de l’organisation de cet événement.

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