L’opposant de 47 ans, qui vient de fêter pour la troisième fois son anniversaire derrière les barreaux, disait récemment « garder le moral », via un message transmis à ses avocats. Mais, c’est une nouvelle lourde épreuve qui attend Navalny, déjà confronté à des conditions de détention extrêmement dures à Melekhovo, à 250 km à l’est de Moscou.
Le militant anti-corruption risque désormais pas moins de trente années d’emprisonnement supplémentaires dans ce procès dont l’issue ne fait guère de doute. Et ce n’est pas tout, puisqu’une enquête pour « terrorisme » a également été ouverte fin 2022 par les investigateurs, sans plus de détails pour l’instant.
Le procès qui s’ouvre ce lundi se tiendra encore loin des médias, dans le huis clos de sa prison. Paradoxalement, Navalny pourrait y trouver au moins un avantage, selon l’un de ses bras droits, Ivan Jdanov : il pourrait en effet bénéficier temporairement de plus d’espace vital, en compagnie de ses avocats.
Briser psychologiquement l’opposant
Car si Jdanov est actuellement en tournée en Europe, c’est pour présenter l’installation « Chizo », à savoir une réplique de la cellule d’isolement strict dans laquelle Navalny aurait déjà été envoyé seize fois, selon ses proches. La réplique a été installée par ses soutiens en plein centre de Paris le mardi 14 mars dernier. Le but de l’opération étant d’alerter sur le sort de l’opposant dans sa colonie « à régime sévère », où les gardes russes essayeraient de le briser psychologiquement.
Pendant ce temps, en Russie, les anciens collaborateurs de son organisation sont toujours pourchassés. Le 14 juin, Lilya Tchanicheva, ancienne cheffe d’une antenne de sa fondation anti-corruption dans l’Oural, écopait de sept ans et demi de prison, accusée d’« extrémisme » elle aussi.