Les observateurs à long terme (OLT) déployés sur le terrain ont noté l’utilisation des moyens de l’Etat par des acteurs politiques locaux. Ces pratiques, d’après les OLT sont l’oeuvre de la part d’agents de ministères au sein de leurs localités. « Sur le terrain politique avec les véhicules des ministères et parfois même avec certains agents. Il en est conclu que les moyens publics sont utilisés pour la campagne qui n’a pas encore démarré officiellement ;
– La coalition qui est au pouvoir utilise les moyens de l’Etat pour amadouer les
populations. Et à titre d’exemple, un travail confié à l’ONAS est récupéré par des politiques
pour être plus proche des populations ;
– L’enrôlement des bourses familiales par des politiques au lieu des autorités
administratives ;
– La campagne de financement de la DER est jugée par une certaine frange de la
population comme une campagne déguisée en faveur du parti au pouvoir ;
– Mission de terrain notée, impliquant la Ministre de la Famille et des Solidarités et la
Directrice générale de la DER causant ainsi une désapprobation de l’opposition qui
considère cela comme une pré campagne électorale », ont constaté les OLT.
Par ailleurs, ce document d’une dizaine de pages dans son ensemble comporte l’objectif spécifique et les objectifs globaux de cette étude. Elle a couvert les 14 régions et 46 départements du pays.
Dans l’objectif général, comme indiqué dans le rapport, l’idée était de « mettre en place un dispositif citoyen d’observation et de suivi des étapes du processus électoral en cours en perspective de contribuer à l’intégrité du processus électoral ».
Pour ce qui est des objectifs spécifiques, il s’agit entre autres de : « Contribuer à un processus électoral apaisé et crédible par le suivi des potentiels actes de violence et de la couverture médiatique de ce processus ;
– Renforcer les capacités de 46 observateurs aux techniques de l’observation à long
terme et à la remontée de données en temps réels ;
– Opérationnaliser un dispositif technique de recueil de données en vue d’une
production d’informations en temps réel d’aide à la décision ;
– Impliquer les acteurs à la base pour un suivi de la qualité des opérations électorales au
niveau départemental ;
– Produire un rapport exhaustif d’observation en vue d’une formulation de
recommandations en perspective de réformes du système électoral sénégalais ».
L’observation à long terme, selon le rapport s’est basée sur « une méthodologie utilisée pour la mise en œuvre du monitoring à long terme, intégrant un volet suivi du climat électoral ainsi que la situation pré-électorale et électorale. Il s’agit entre autres : « Élaboration d’un plan de déploiement, recrutement des observateurs à long terme (OLT), conception de la plateforme technique, formation des observateurs à long terme ». Ainsi, « il ressort du monitoring effectué par les observateurs déployés sur la période coïncidant avec le dépôt des listes, la publication des listes retenues et le contentieux y relatif que le climat électoral, dans la quasi-totalité du territoire, est très faible », lit-on dans le rapport.
En définitive, il est ressorti de ce monitoring du climat électoral le constat qui suit : « Un climat électoral caractérisé par un calme dans la quasi-totalité du territoire, sur les 46 départements du Sénégal.
« Toutefois », a précisé le Forum civil, « il convient de préciser que la période durant
laquelle s’est effectuée le monitoring coïncide avec la phase de dépôt des dossiers de
candidatures ainsi que des recours. Ce qui constitue un environnement pré-électoral marqué par un calme et un espace civique tempéré, sans tension électorale. Même s’il faut regretter « le degré de concurrence politique qui fait ressortir quelques pratiques suspicieuses relativement à l’utilisation des moyens de l’Etat et des actes suspectés de campagne déguisée.