Le bureau de l’Assemblée nationale a acté, ce vendredi 6 décembre 2024, la radiation du maire de Dakar et député élu de la 15 ème législature fraîchement installée, Barthelemy Toye Dias de l’Assemblée nationale. La décision a été rendue publique, lors de l’ouverture de la séance consacrée à la ratification des listes des membres des commissions permanentes.
Une décision qui a suscité des réactions venant des acteurs de la classe politique et de la société civile. Pour sa part, la plateforme politique Taxawu Senegaal exprime sa vive indignation face à la décision prise, par l’Assemblée nationale, concernant la radiation de Monsieur Barthélémy Toye Dias. Et dénonce avec la plus grande fermeté cette justice à « géométrie variable », où des principes fondamentaux sont appliqués de manière sélective, au gré des intérêts partisans.
Selon ladite plateforme, dont le mis en cause est membre, « cette décision, en totale contradiction avec les principes fondamentaux de la démocratie, bafoue non seulement la volonté populaire, mais également le socle même de l’État de droit ». Les membres de Taxawu Senegaal, estiment que par cette décision, c’est « la démocratie, sinon l’expression souveraine du peuple, source unique de toute légitimité politique qui est bafoué ».
Rappelant que la candidature de Monsieur Barthélémy Dias a été validée par le Conseil constitutionnel, conformément aux exigences de la loi, Taxawu soutient que toute contestation de son mandat est une remise en cause directe de l’autorité du peuple sénégalais qui lui a accordé sa confiance lors des élections législatives.
Taxawu qui a fait une comparaison entre les cas d’Ousmane Sonko et Barthelemy Dias, a dénonce une « disparité flagrante » qui selon le parti de Khalifa Sall « soulève des interrogations légitimes et inquiète quant à l’impartialité des Institutions censées garantir l’équité devant la loi ». Car soutient-il, « il est incompréhensible que la rigueur de ce dispositif juridique ait été appliquée avec une célérité implacable à l’encontre de Monsieur Barthélémy Dias, tandis que Monsieur Ousmane Sonko, qui a suspendu son mandat, bénéficie d’une surprenante mansuétude ».
« Il convient également de noter qu’en son arrêt n°1 du 4 janvier 2024, la Cour suprême a rejeté le pourvoi formé par Monsieur Ousmane Sonko contre l’arrêt n°137 rendus, le 8 mai 2023 par la première Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar. Cet arrêt, intervenu dans le cadre de la procédure de diffamation l’opposant à Monsieur Mame Mbaye Niang, a ainsi consacré la condamnation définitive de Monsieur Ousmane Sonko à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. Or, le dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution, repris par l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, stipule de manière explicite. Le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale définitive est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale sur demande du ministre de la Justice », a fustigé Taxawu dans un communiqué en date de ce vendredi 6 décembre 2024.
Taxawu Senegaal a réaffirmé son soutien total à Monsieur Barthélémy Dias dans cette épreuve et compte explorer toutes les voies de recours légales, nationales comme internationales, afin de rétablir le droit et de garantir à Monsieur Barthélémy Dias la possibilité d’exercer pleinement le mandat que le peuple lui a confié.