FOOTBALL. Après avoir redressé avec brio le navire madrilène, l’ancien capitaine des Bleus traverse une période plus délicate. Il ne devra pas se manquer face au PSG.
Un doublé d’Isco, des réalisations de Karim Benzema, Cristiano Ronaldo et Casemiro, et une partition collective sans la moindre fausse note. Nous sommes le 7 janvier 2017 et le Real Madrid fait sauter Grenade (5-0) au Bernabeu. Impressionnants de facilité, les Merengues sont alors solidement installés en tête de la Liga et font figure de grands favoris à la victoire finale en Ligue des champions. Un an après, leur visage a bien changé. Ils sont largués en championnat, peinent à produire un jeu séduisant et leur entraîneur apparaît en première ligne sur le banc des accusés.
Mercredi soir, Zinedine Zidane a vu ses ouailles ne pas faire mieux qu’un match nul (2-2) contre Numancia, modeste pensionnaire de seconde division, en huitième de finale retour de la Coupe du Roi. Certes, l’ancien numéro 10 des Bleus avait opéré une large revue d’effectif et son équipe a assuré sa qualification grâce à son succès à l’aller (3-0). Ce résultat n’en reste pas moins inquiétant. Il confirme les difficultés d’une formation accrochée trois jours plus tôt sur la pelouse du Celta Vigo (2-2), corrigée fin décembre par le Barça (3-0) et globalement à la peine depuis le début de la saison.
16 POINTS DE RETARD SUR LE BARÇA
Champions d’Espagne en titre, les Madrilènes comptent après 18 journées autant de points de retard (16) sur le leader barcelonais que d’avance sur La Corogne, première non-relégable. Jamais, depuis son arrivée sur le banc du Real en janvier 2016, Zidane n’avait traversé une passe aussi difficile. Cela n’a pas empêché ses dirigeants de prolonger mercredi son bail jusqu’en 2020. Mais, en football, une prolongation de contrat ne doit pas toujours être interprétée comme un gage de sécurité. Laurent Blanc, viré du PSG à l’été 2016 après avoir prolongé quelques semaines plus tôt, peut en témoigner.
Real lui avait fait signer un nouveau contrat en mai 2012, avant de virer l’année suivante. Chez les Blues, le Portugais a eu droit à une revalorisation en août 2015 et à un licenciement quatre mois plus tard. En novembre dernier, Vincenzo Montella a lui été remercié par le Milan AC, alors qu’il avait été prolongé en mai. Au moment d’annoncer sa prolongation, Zidane a d’ailleurs lui-même précisé que son avenir au Real n’était en rien garanti: « J’avance comme toujours, match après match, saison après saison. »
UN TEST A REUSSIR FACE AU PSG
Successeur de Rafael Benitez, limogé après 18 journées alors que le Real ne pointait qu’à cinq longueurs du Barça en championnat, Zidane sait parfaitement que son président Florentino Pérez fait rarement preuve de patience avec ses entraîneurs. En 2010, il avait mis à la porte Manuel Pellegrini, qui venait pourtant de réaliser la meilleure campagne de l’histoire du Real en Liga en récoltant 96 points. Démis de ses fonctions en 2015, un an après avoir offert au peuple madrilène une dixième Ligue des champions, Carlo Ancelotti a lui aussi été victime de l’intransigeance de Pérez.