« Ce procès est un procès politique », ce sont les premiers mots de Khalifa Sall ce lundi matin à l’audience. En prison depuis mars 2017, le député maire de Dakar est soupçonné de détournements de deniers publics. Ce lundi matin, le juge Lamotte a accepté de lui donner la parole.
Dans son élégant boubou blanc, avec fines lunettes, Khalifa Sall s’est exprimé très calmement sans s’emporter, sans notes, mais il avait clairement travaillé cette prise de parole. « Ce procès est un procès politique, il découle de faits, de raisons politiques éminentes ». Khalifa Sall rappelle ensuite que la loi de 1996 donne indépendance à la mairie dans sa gestion.
Le procureur Bassirou Gueye demande la parole. « Nous entrons dans le fond, monsieur le juge ». « Poursuivez monsieur Sall », enchaîne Malick Lamotte. « Je suis ici monsieur le juge, car j’ai dit non à une proposition politique: non en juin 2012, non en septembre 2012. On m’a proposé un marché, j’ai décliné. On a voulu me le faire payer ». Khalifa Sall poursuit en regardant le procureur : « Je ne suis pas quelqu’un qui prend, je n’ai jamais pris de ma vie, on y reviendra », déclare le maire visiblement serein et prêt à se défendre.
Khalifa Sall interpelle enfin le juge en montrant les sept coaccusés « ils n’ont rien fait, ils sont là, car ce sont mes collaborateurs, libérez-les et jugez-moi seul ». Khalifa Sall est applaudi par ses partisans. Le juge en profite et conclu : « C’est bon maintenant ? On peut démarrer le procès ? »