Présidentielle : Barthélémy Dias, un candidat en embuscade

Depuis quelques jours, les médias reviennent sur l’incertitude qui plane sur la candidature des ténors de l’arène politique. Macky Sall, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade ne sont pas encore sûrs d’aller à la présidentielle de 2024 pour des raisons juridiques (ou morales) ou judiciaires. Du côté du pouvoir, l’espoir est donc toujours permis pour un responsable de l’Apr ou de la coalition Benno bokk Yaakaar d’être candidat. Même si c’est peu probable qu’un leader de la coalition soit le porte-étendard de cette entité. 
 
Par contre, du côté de l’opposition, une figure semble se détacher nettement de la masse. Élu maire de Dakar en janvier 2022, Barthélémy Dias devient député en juin de la même année. Il était bien parti pour être le président de l’Assemblée nationale, si l’opposition devait avoir le poste. Son père Jean Paul Dias l’a d’ailleurs bien noté et ne perd pas espoir. Dans une lettre titrée ‘’Ndanan bi’’, adressée à son fils, Dias père se félicite du fait que Barthélémy ait suivi les pas de Dial Diop et Lamine Guèye. « Rien ne pouvant être parfait tu n’as pas réussi à égaler Lamine Coura (Guèye). Partie remise? ».
 
Dans cette note publique, Jean Paul Dias souligne le ‘’Destin (de Barth) au service des dakarois et du pays’’. Est-ce une ambition secrète de voir son fils accéder à la tête de l’Etat, comme c’est le cas actuellement à la tête de Dakar, la capitale du Sénégal. En tout cas, tout est possible à ce stade. En effet, si jamais les candidatures des deux leaders de Yewwi devaient invalidés, Barthélémy serait un bon outsider.
 
Numéro deux de Taxawu Sénégal, il a la légitimité pour prendre la place de Khalifa. Ce n’est pas pour rien s’il a été choisi à Soham Wardini pour la mairie de Dakar. Il s’est beaucoup battu pour Khalifa Sall, quand celui-ci était en prison. En plus, avec le titre de maire de Dakar, Barthélémy gagne en notoriété, en influence et même en capacité financière. 
 
Il arrive même des moments où il est plus visible que Khalifa Sall. Ce dernier n’a donc pas intérêt à s’opposer à une candidature de Barth au cas où il ne participe pas à l’élection. Et le cas Tanor-Khalifa est là pour rappeler les vicissitudes de la vie politique. Adoubé par Tanor, Khalifa a fini par lui faire face au sein du parti socialiste. L’histoire peut donc se répéter en changeant les noms.
 
Par ailleurs, Barthélémy présente l’avantage d’être proche de Sonko et de lui ressembler à bien des égards. La fougue de Sonko se retrouve aussi chez Barth. Et c’est peut-être même ce qui a rapproché les deux hommes. C’est d’ailleurs Barth qui a travaillé à réunir Sonko et Khalifa. Il a déjà récolté les fruits en devenant maire de Dakar. A défaut d’être le candidat de Pastef, il peut au moins bénéficier d’un report de voix, si Sonko ne participe pas à l’élection.
 
Certes, Barthélémy lui-même a un dossier sur la table de Macky. Mais ce dernier et son régime semblent se préoccuper davantage de Sonko, vu étant comme la grande menace. Et puisque éliminer le Patriote en chef n’est pas une mince affaire, le pouvoir risque de concentrer toutes ces forces sur Ousmane Sonko, comme il le fait actuellement. Barth pourra donc avancer tranquillement et espérer occuper le fauteuil présidentiel. Après tout, Ahmed Aïdara est devenu maire de la ville de Guédiawaye et Babacar Diop maire de Thiès, juste par un concours de circonstances. 

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