Le Congrès de l’Association internationale de la presse / Zone Afrique (AIPS Afrique) se tiendra le 23 et 24 février 2023, à Dakar. Candidat à la présidence, Abdoulaye Thiam a décliné son programme. Le président de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS) veut une démarche participative avec la mise en place d’une Commission féminine africaine. Il compte impliquer les anciens et limiter les mandats. Dans son programme, le journaliste sportif veut rendre dynamique et efficace l’AIPS/Afrique à travers des chantiers qui allient formation, dimension linguistique, établissement des partenariats avec les instances internationales et la valorisation des sportifs africains.
DÉMARCHE PARTICIPATIVE ET INCLUSIVE
Le travail que mon équipe et moi avons réalisé à la tête de l’ANPS (Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal) aura été l’élément déclencheur de cette volonté de mes pairs africains de me proposer d’être à la tête de l’AIPS/Afrique. Ainsi, après avoir intégré le comité exécutif de l’AIPS/Afrique en 2017, j’ai accepté de répondre positivement à cet appel pour mieux servir mon continent.
Par conséquent, nous avons l’ambition de mettre en place un bureau consensuel, dynamique, compétent dans une démarche participative et inclusive. Il sera représentatif de l’Afrique divisée en zones (Est, Ouest, Centre, Nord et Sud). Cela se fera en prenant en compte la diversité linguistique (français, anglais, arabes et lusophones) dans les différentes activités.
CREATION D’UNE COMMISSION FEMININE
L’aspect genre est devenu une exigence dans les grandes démocraties mais aussi au sein des instances de décisions. Nous saluons ainsi la désignation de Mme Fatma Samoura (Sénégal) comme secrétaire générale de la FIFA, mais aussi l’élection de Kanizat Ibrahim (Ile Maurice) comme 5ème vice-présidente de la CAF. Une dynamique enclenchée par le CIO depuis 1981, lors de sa Session à Baden (Allemagne), au cours de laquelle deux femmes furent désignées membres pour la première fois.
Au niveau de la presse sportive africaine, nous avons la chance d’avoir des consœurs pétries de talent et engagées. Notre conviction est qu’il faudra leur assurer une bonne place au sein du bureau. Mieux, nous avons l’intention de mettre sur pied une commission féminine pour mieux prendre en compte les attentes des nombreuses femmes qui, à travers le continent, embrassent de plus en plus la carrière de journalistes sportives.
IMPLICATION DES ANCIENS
Nous envisageons aussi de créer un Comité de Sages qui nous donnera des conseils pour la bonne marche de notre Association. Nous consulterons régulièrement nos aînés tels Mamadou Koumé, Junior Binyam, Cheikh Tidiane Fall, Mamadou Diouldé Diallo, Idrissi Beddredine, Kaboulo Mona Kaboulo, Mufti, Abdoulaye Dabo, Obi Mitchell, Suleiman Abuba, Omar Kharoum, Majib Sène, etc.
Nous allons l’appeler commission Kidane Fékrou en hommage à notre regretté confrère éthiopien qui a été l’un des meilleurs journalistes sportifs d’Afrique.
LIMITATION DE MANDATS
Nous, journalistes sportifs, sommes les premiers à déplorer le fait que les présidents de Fédérations nationales, d’instances zonale, continentale voire internationale s’éternisent au pouvoir. Or, depuis quelques années maintenant un vent d’alternance souffle un peu partout.
Au Cio, aucun président ne peut faire plus de 12 ans à la présidence. Le premier mandat est de 8 ans. Le second est de 4 ans. Cela, depuis la présidence du Belge Jacques Rogge.
La Fifa a suivi la même dynamique avec trois mandats de quatre ans. Ensuite, c’est la CAF qui a adopté la même démarche. C’est pourquoi, nous vous proposons de faire mieux que le CIO, la FIFA, la CAF, avec un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois. Parce qu’encore une fois, notre principal objectif, notre seul et unique challenge est de servir en équipe avant de passer le témoin à d’autres membres pour que l’AIPS/Afrique soit dans une dynamique innovante.
PRINCIPAUX CHANTIERS
-Formation
Notre premier chantier, c’est la formation. C’est un chantier extrêmement important surtout avec l’arrivée massive des jeunes reporters sportifs dans les Rédactions.
Nous devons à cet effet, sillonner l’Afrique pour aider les différentes associations nationales à former davantage leurs membres particulièrement dans la couverture des grands événements.
-Dimension linguistique
Le second chantier sera axé la dimension linguistique. Mon expérience des compétitions internationales (Jeux olympiques, Coupe du monde de football, Coupes d’Afrique de football, Championnats du monde d’athlétisme, Coupe du monde d’athlétisme, Championnats d’Afrique d’athlétisme, Congrès de la FIFA, du CIO, de l’IAAF, de l’ACNOA, de la CAF…) m’a permis de constater l’importance de la langue anglaise lors de ces événements.
C’est pourquoi, nous souhaitons que l’AIPS/Afrique développe un programme pour renforcer les capacités du maximum de journalistes dans cette langue, surtout dans la maîtrise du jargon spécifique à ces différentes compétitions et qui est essentiellement en anglais.
Nous allons ainsi accompagner certaines associations nationales dans ce sens.
-Etablir des partenariats avec les instances internationales
L’AIPS/Afrique doit occuper une place de choix dans les instances continentales et internationales. Pour y arriver, nous avons l’ambition d’établir ou de rétablir des relations de travail avec la Fifa, la Fiba, la CAF, l’ACNOA, la BAL, etc. L’AIPS/Afrique pourrait ainsi être un partenaire stratégique de ces organisations faitières susmentionnées.
-Valorisation des sportifs africains
Notre ambition est aussi de valoriser davantage les sportifs du continent. Le ballon d’or par exemple qui fait couler beaucoup d’encre et de salive chaque année, est une marque déposée. C’est une distinction qui appartient à nos confrères de France Football. Nous envisageons de mettre en place des Awards AIPS/Afrique pour récompenser les sportifs africains qui se seront distingués à travers le monde.