Selon la chargée de programme de fortification alimentaire à grande échelle en Afrique de l’Ouest, Bouena Élisabeth Ouédraogo, près de 50 % des femmes enceintes souffrent d’anémie et près de 15 % des enfants naissent avec un faible poids.
En effet, l’anémie constitue un problème courant en Afrique de l’Ouest. Elle a un impact important sur la santé de la population. Elle est associée à un risque accru de morbidité et de mortalité, tant pour la mère que pour le fœtus et le nouveau-né.
Afin de lutter contre la carence en micronutriments, le gouvernement sénégalais a créé, en 2006, le Comité sénégalais pour la fortification des aliments en micronutriments (COSFAM). La fortification des aliments a été rendue obligatoire en 2009.
« La fortification des aliments en micronutriments est une intervention nutritionnelle qui améliore la santé, le développernent cognitif et les résultats scolaires, qui sont tous essentiels au capital humain, en particulier lorsqu’ils sont liés à des politiques plus larges de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le contrôle est régulièrement suivi par les agents de contrôle assermentés du commerce intérieur », a fait savoir la docteure Ndèye Fatou Ndiaye, cheffe de la Division nutrition à l’Institut de technologie alimentaire (ITA) de Dakar, coordonnatrice du comité.
Ainsi, l’impact de la fortification sur la santé publique et sur la nutrition est de renforcé les carences en micronutriments.
Selon la Dre Ndiaye, le Sénégal a un sérieux problème de carence en micronutriments, en l’occurrence le fer, l’acide folique et le zinc. « Nous avons un problème de santé publique à ce niveau et la fortification est là en même temps que les autres stratégies pour augmenter le niveau de micronutriments chez les personnes. Cette fortification est importante, parce que ça commence à donner ses effets. Nous avons un impact positif qui nous permet de voir une diminution de certaines carences au Sénégal. Mais il est important de continuer les efforts afin d’éradiquer ces carences au sein de la population. Le Sénégal fortifie les aliments comme la farine de blé tendre et l’huile ainsi que le sel et c’est important que ces micronutriments soient contrôlés, qu’on ait les quantités requises et inscrites sur les normes afin qu’on puisse atteindre les populations. Le Sénégal a défini des normes et il est impératif que les producteurs de ces aliments enrichis le fassent adéquatement ».
C’est dans ce sens que des experts nationaux et internationaux ainsi que des représentants de différentes structures et les ministères impliqués dans le système de contrôle et de surveillance de la qualité des aliments se réunissent à Saly. Ils vont échanger sur leurs pratiques et l’identification des défis à relever pour garantir l’efficacité et la durabilité des programmes de fortification des aliments. The German Federal Ministry for Economic Cooperation and Development and the Bill & Melinda Gates Foundation (BMZ), via GIZ appuie cette demarche.
Bouena Élisabeth Ouédraogo d’affirmer : « Nous sommes dans cette logique d’appuyer le COSFAM dans la tenue des réunions trimestrielles pour renforcer la coordination et également renforcer la collaboration entre privé et public, parce que c’est le privé qui fortifie, mais c’est le public qui joue le rôle de contrôle et de régulation. »
« Le Sénégal a les mêmes problèmes que les autres pays de la sous-région dans ce domaine. C’est ce qui fait que nous avons une norme harmonisée, aussi bien pour la farine de blé tendre que pour l’huile. Pour le sel, c’est le Sénégal qui produit et qui vend à beaucoup de pays. Puisque nous avons tous les mêmes problèmes, nous avons essayé d’harmoniser les normes, contrôler correctement, d’où cette formation. Il y a dautres pays qui sont là pour suivre la même formation. Il est important qu’on ait des produits adéquatement enrichis pour la population sénégalaise, mais également pour les populations de la sous-région, là où nos industriels exportent », indique la cheffe du COSFAM.