Pologne: les agriculteurs en colère pointent à nouveau la «concurrence déloyale» des produits ukrainiens

Les agriculteurs polonais ont ouvert mardi deux wagons de marchandises ukrainiens à la frontière et déversé des céréales sur les rails, selon la police, ce qui a provoqué la colère de Kiev. Les agriculteurs empêchent les camions ukrainiens d’entrer en Pologne pour protester contre ce qu’ils considèrent une « concurrence déloyale », créant des tensions entre les deux voisins. Les agriculteurs polonais ont lancé ce nouveau mouvement de protestation en bloquant une centaine de routes et les points de passage frontaliers.
 
À la frontière entre les deux pays, la tension est palpable, pointe notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, Martin Chabal. Les nerfs sont à vif. Les agriculteurs manifestent sans relâche depuis près de dix jours et bloquent les postes-frontière qui mènent en Ukraine. Marcin Wilgos est l’un des organisateurs de cette manifestation : « Nous sommes inondés de produits agricoles ukrainiens qui ne sont pas soumis aux normes européennes. Pour eux, c’est donc moins cher à produire et c’est vendu moins cher… » Ils dénoncent une situation de concurrence déloyale depuis que l’Union européenne (UE) a supprimé les droits de douane pour certains produits ukrainiens depuis le début de l’invasion russe.
 
« L’érosion de la solidarité » pour Zelensky
Ireneusz cultive des betteraves sucrières. Il espère des solutions rapides et concrètes. « Il faut interdire les importations des matières premières de l’autre côté de la frontière. Avant la guerre, je vendais mon sucre pour 380 euros, maintenant on a du mal à le vendre plus de 160 euros. »
 
Mais du côté ukrainien, le blocage de la frontière a du mal à passer. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, estime même que le blocus à la frontière témoigne de « l’érosion de la solidarité » entre Polonais et Ukrainiens. Pourtant, les manifestants ne se disent pas victimes de l’aide à l’Ukraine, mais plutôt de règles et de normes européennes difficiles à concilier avec la situation compliquée qu’ils traversent depuis le début de la guerre.

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