« Quand un homme est au pouvoir et est entouré d’hommes qui ont des intérêts plus ou moins connectés à ce pouvoir, peut-être qu’il ne mesure pas toujours l’importance que joue l’histoire dans sa destinée. En est-il conscient ? N’en est-il pas conscient ? Je n’en sais strictement rien. Mais tout dépendra de la gestion de cette période qui est cruciale pour le devenir du Sénégal”.
C’est la lecture de l’historienne Penda Mbow, interpellée sur la posture de « ni oui ni non » que Macky Sall adopte face à une troisième candidature en 2024.
Invitée du « Jury du dimanche » sur iRadio, la représentante personnelle du président Macky Sall auprès de l’Organisation internationale pour la Francophonie (OIF) estime que « Macky Sall est en train de jouer véritablement sa place dans les manuels d’histoire. On ne retiendra de lui que sa décision face à cette situation, de la même manière que l’on a retenu de Senghor ce qu’il a fait sur la négritude, les événements de 1962 et son retrait volontaire du pouvoir en 1980. D’Abdou Diouf, ce qui a été retenu, après les réformes, c’est son fameux coup de fil à Abdoulaye Wade, qui a sauvé le Sénégal d’une déstabilisation. D’Abdoulaye Wade, le grand démocrate, qui a joué un rôle primordial dans l’évolution de la démocratie au Sénégal de 1974 jusqu’à sa prise du pouvoir en 2000 ? Hélas ! cCe qu’on retient de lui, c’est le M23 (combat contre le 3e mandat) et son projet de dévolution monarchique du pouvoir ».
Chargée d’histoire médiévale à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et présidente du Mouvement citoyen, Mme Mboye estime que ce que l’histoire retiendra de « Macky Sall dépendra de ce qu’il fera entre 2023 et 2024. À partir de ce moment, les livres d’histoire vont se focaliser sur cela en bien ou en mal ».