Pêche: le Sénégal impose une hausse de 250% sur la redevance aux entreprises franches d’exportation

Ces dernières années, les redevances de licences de pêche industrielle payées par les entreprises franches d’exportation et autres navires battant pavillon de complaisance « sénégalais » tournent autour de la somme insignifiante de 800 millions CFA. Même pas un milliard de FCFA ! Le caractère miteux de ces fonds s’explique par le fait que la majorité écrasante des entreprises franches d’exportation bénéficiaient de redevances forfaitaires, de machinations frauduleuses et d’avantages mafieux au détriment du Trésor public, rapporte le journal Le Témoin.

Nos confrères indiquent que cette mafia internationale organisée a toujours incité de nombreuses entreprises franches d’exportation appartenant à des Chinois, des Italiens, des Espagnols, des Français, des Coréens etc. à venir installer au Sénégal aux fins de naturalisation de leurs navires avec des pavillons de complaisance. Au delà des évasions fiscales et de ce colossal manque à gagner pour le Trésor public, ces entreprises franches d’exportation à capitaux étrangers s’activant dans la pêche (ou, plutôt, la surpêche !) industrielle ont déstabilisé voire fait sombrer la pêche artisanale dans les eaux profondes de la misère.

Pour mettre un terme à cette criminalité maritime, l’intraitable ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, a procédé à une hausse de 250 % sur les taux de redevance des licences accordées aux entreprises franches d’exportation. Une mesure qui devait normalement entrer en vigueur depuis lundi 13 mars 2023. En effet, cette augmentation qui vise à recouvrer la souveraineté maritime peut générer des recettes fiscales significatives estimées à plusieurs milliards au cours de cette année 2023. Ce faisant, le Sénégal ne fait en réalité que s’aligner sur tous les pays de la sous-région qui renflouent les caisses de leur Trésor public avec leurs licences de pêche.

Parmi ces entreprises dans l’œil du cyclone ou, plutôt, dans le viseur du gouvernement, la société de pêche & d’armement sénégalais (Sopasen) dont le propriétaire n’est autre que Patrick Vieira, un ancien international français de football 

Dans le cadre de ses investigations, « Le Témoin » a appris que si l’ancien international français a fait une reconversion étonnante dans la pêche industrielle au Sénégal jusqu’à y « naturaliser » ses navires, c’est parce qu’il a toujours bénéficié d’avantages sur le plan fiscal. Et il n’est pas le seul à profiter de cette bienveillance fiscale « particulière ». Parce que pendant 25 ans, nous renseigne-t-on, la plupart des entreprises franches d’exportation s’enrichissaient sur le dos du Fisc alors que les 80 % de leur production sont destinés à l’exportation et revendus trop chers sur le marché international. Pis, ces drôles d’entreprises « sénégalaises » de pêche s’intéressent exclusivement aux espèces de qualité à haute valeur commerciale à l’international comme le Thiof, le poulpe, le thon, la dorade, la sole, les crevettes etc., indique le journal Le Témoin.

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