« Rencontre cachée », « nouvelle voie diplomatique » ou « trahison »: la presse en Iran est divisée samedi au sujet de la rencontre — non confirmée à ce stade par Téhéran — entre Elon Musk et l’ambassadeur iranien à l’ONU et invite à ne pas en « exagérer » la portée.
Selon le New York Times, l’homme d’affaires américain Elon Musk, soutien du président élu Donald Trump, a rencontré l’ambassadeur d’Iran à l’ONU pour « apaiser les tensions » entre Téhéran et son pays.
Ni l’Iran ni Elon Musk n’ont commenté cette information.
Le quotidien américain, qui cite deux sources iraniennes anonymes, affirme que la rencontre a duré plus d’une heure lundi à New York entre Elon Musk et l’ambassadeur Amir Saeid Iravani.
« Bien que cette nouvelle et cette conversation ne soient pas officielles, elles peuvent être considérées comme le début d’une nouvelle voie dans la politique étrangère de notre pays », estime le quotidien Jomhouri Eslami, fondé après la Révolution islamique de 1979.
Le journal ne nomme pas Elon Musk dans son article mais évoque « une personne connue et influente proche de Donald Trump ».
« Rencontre cachée avec le représentant de Trump, naïveté ou trahison?! », s’interroge en une le très conservateur Kayhan, qui fustige des « négociations » avec les Etats-Unis, qualifiés de « régime terroriste ».
Les Etats-Unis et l’Iran, autrefois de proches alliés, ont rompu en 1980 leurs relations diplomatiques, peu après la Révolution islamique qui a renversé la dynastie Pahlavi soutenue par Washington.
Donald Trump a été durant son premier mandat (2017-2021) l’artisan d’une politique dite de « pression maximale » à l’encontre de l’Iran et a rétabli de lourdes sanctions, que l’administration Biden a maintenues.
L’Iran a adressé à Donald Trump un signal d’ouverture en l’appelant début novembre à adopter une nouvelle politique à son encontre, alors que Washington accusait Téhéran d’être impliqué dans un projet d’assassinat du futur locataire de la Maison Blanche.
« La nouvelle de la rencontre entre Elon Musk et l’ambassadeur Amir Saeid Iravani montre que la voie (diplomatique) n’est pas à sens unique et que l’équipe diplomatique iranienne est sur la bonne voie », se félicite le quotidien réformateur Ham Mihan.
Et de souligner que « beaucoup considèrent Elon Musk comme l’homme de l’ombre » de Donald Trump, avec « une influence très spéciale » sur lui.
La rencontre, si elle était confirmée, représenterait « un pas positif », estime le journal réformateur Shargh, qui invite toutefois à « ne pas en exagérer la portée ».
AFP