Nouvelle attaque meurtrière au Pakistan. Au moins 44 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres blessées dans l’explosion d’une bombe, dimanche 30 juillet, dans le nord-ouest du pays lors d’un rassemblement d’un parti islamique radical.
L’explosion a visé le parti religieux conservateur Jamiat Ulema-Islam-Fazl (JUI-F) dont plus de 400 membres et sympathisants étaient rassemblés sous une tente dans la ville de Khar, près de la frontière avec l’Afghanistan.
Alors que le bilan ne cesse de s’alourdir, Riaz Anwar, représentant du ministère de la Santé pour la province de Khyber Pakhtunkhwa a indiqué à l’AFP qu’au moins 44 personnes avaient été tuées et plus d’une centaine blessées.
« C’était un attentat-suicide, l’attaquant s’est fait exploser tout près de la scène », a-t-il ajouté.
Aucune revendication
Des images de l’explosion circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps éparpillés dans la foule et des volontaires aidant les victimes ensanglantées à se rendre dans des ambulances.
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a condamné l’attentat sur Twitter, rebaptisé X, présentant ses condoléances aux victimes et promettant de punir les coupables.
Aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, mais la section locale du groupe État islamique (EI) a déjà revendiqué des attentats contre le JUI-F.
L’année dernière, l’EI a dit être à l’origine d’attaques violentes contre des érudits religieux affiliés au parti, qui dispose d’un vaste réseau de mosquées et de madrasas (écoles coraniques) dans le nord et l’ouest du pays.
Le groupe jihadiste accuse le JUI-F d’hypocrisie, le parti religieux ayant soutenu les gouvernements successifs et l’armée.
Le gouvernement pakistanais doit être dissous dans les prochaines semaines avant les élections prévues en octobre ou novembre, et les partis politiques se préparent à faire campagne.
Une augmentation des attaques
Les attaques au Pakistan ont augmenté depuis la prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan en août 2021, puis la fin du cessez-le-feu entre le groupe taliban pakistanais Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) et le gouvernement pakistanais fin novembre.
En janvier, un homme, lié au TTP selon les autorités, avait fait exploser la bombe qu’il portait sur lui dans une mosquée à l’intérieur d’une base de la police à Peshawar (nord-est), tuant plus de 80 policiers.
Les attaques ont lieu principalement dans les régions limitrophes avec l’Afghanistan. Islamabad estime que certaines d’entre elles sont planifiées depuis le sol afghan, ce que Kaboul dément.
Selon les analystes, les militants des anciennes zones tribales frontalières de l’Afghanistan se sont enhardis depuis le retour des Taliban afghans.
Bajaur, où s’est déroulé l’explosion, est l’un des sept districts isolés qui bordent l’Afghanistan. La région a été un point névralgique de la guerre mondiale contre le terrorisme.
Le Pakistan était autrefois en proie à des attentats à la bombe quasi quotidiens, mais une vaste opération militaire lancée en 2014 a permis de rétablir l’ordre dans une large mesure.
La sécurité s’est depuis améliorée, le nord-ouest étant placé sous le contrôle des autorités pakistanaises après l’adoption d’une loi en 2018.