Entre le gouvernement français et la junte malienne, les relations sont tendues et ont atteint un point de de non retour. Hier, la secrétaire d’État en charge du Développement et de la Francophonie, Chrysoula Zacharopoulou, qui représente Paris pour cette édition du Forum International sur la Paix et la Sécurité de Dakar, a défendu l’action de la France au Mali et rappelé l’intervention salvatrice de François Hollande en 2015 pour stopper l’avancée jihadiste.
Ce mardi, lors d’un atelier sur « Jeunesse, Citoyenneté et Souveraineté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a réagi à cette sortie et rappelé la responsabilité de la France dans la genèse des maux du Mali : “La survie de l’État malien a été menacée parce que la France, à la tête d’une organisation internationale, est intervenue en Libye pour une opération dont on ne sait pas jusqu’à aujourd’hui l’objectif recherché. Qu’est-ce qui a été fait pour gérer le service après-vente et éviter qu’une opération étrangère ne finisse par une déstabilisation de l’ensemble de la région”
Abdoulaye Diop accuse la France d’avoir joué le rôle de pompier pyromane : « La survie dont on parle c’est la survie de nos États. C’est une défaillance géostratégique monumentale qui nous a amené à ces problèmes. Et jusqu’à aujourd’hui, personne n’assume la responsabilité. Ils sont venus pour empêcher la faillite de Bamako, oui nous le reconnaissons. Mais vous venez faire le pompier après avoir allumé le feu. Je suis reconnaissant pour les morts français au Mali. Elle a parlé de 50, mais le Mali ne compte même pas ses morts civils ou militaires ».
Pour rappel, la France était la tête de proue d’une intervention militaire en Libye, ordonnée en 2011 par l’ancien président Nicolas Sarkozy.