Dans le pays natal de François, l’émotion est vive ce 21 avril depuis l’annonce de la mort du souverain pontife, et partout dans la capitale argentine, des messes en mémoire du pape s’organisent.
Devant la cathédrale de Buenos Aires, beaucoup de visages fermés, des yeux rouges et humides. L’archevêque de Buenos Aires a célébré une messe à 8h30 (heure locale) en hommage au pape François. « Le meilleur hommage que nous, Argentins, puissions rendre à François est de nous unir. L’archevêque de Buenos Aires, Jorge García Cuerva, propose une homélie pour la mort du pape François, Jorge Mario Bergoglio », peut-on lire sur le post de la télévision publique argentine qui publie une vidéo de la messe sur le réseau social X.
Malgré la fin de messe, les gens ont continué de venir se recueillir. Beaucoup de personnes qui se sont réveillées avec la nouvelle de la mort de François et qui ont ressenti le besoin de venir se recueillir avant d’aller travailler.
À la sortie de la cathédrale métropolitaine de Buenos Aires ce matin, Claudia, retraitée, peine à retenir ses larmes. « C’était le pape de tout le monde. C’était le pape des pauvres. Il avait une vie simple. Il allait lui-même acheter son journal, réparer sa montre. Il avait un cœur énorme », dit Claudia, la gorge nouée.
La simplicité que Jorge Bergoglio a sue conserver quand il est devenu pape a rapproché beaucoup de jeunes de l’Église selon Sergio, qui a encore les yeux rouges à la sortie de la messe. « Ce n’était pas un pape lointain, un pape de Rome, c’était le pape d’ici de Buenos Aires. Donc, aujourd’hui, il y a beaucoup d’émotion », explique Sergio.
Le pape François, « l’Argentin le plus important de l’histoire »
Premier pape latino-américain et premier pape argentin de l’histoire, François était aussi un motif de fierté et une source d’inspiration pour beaucoup de ses compatriotes, comme Diego, étudiant de 27 ans. « Pour moi, c’est l’Argentin le plus important de l’histoire, pour tout ce qu’il a réussi à faire et ce qu’il représente. Et pour avoir réussi à raviver chez les Argentins l’empathie et l’humilité qui nous a longtemps caractérisés et que nous avons perdues ces derniers temps », résume Diego.
« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement un pape que l’on perd, c’est le meilleur d’entre nous », a déclaré un jeune qui avait fait le choix de ne pas aller en cours. Des mots qui reviennent dans la bouche d’autres Argentins.
Les Argentins ont perdu l’un des leurs, en qui ils pouvaient se reconnaître. Un homme simple, accessible, un homme fan de football aussi puisque le pape était fan du club de San Lorenzo, dans son quartier natal de Flores à Buenos Aires, où d’autres cérémonies sont prévues aujourd’hui et dans les jours qui viennent.
Malgré ses différents avec le pape François, le président argentin Javier Milei a pris la dimension de l’importance qu’il avait pour ses compatriotes en déclarant un deuil national de sept jours.
« Malgré des différences qui semblent aujourd’hui mineures, avoir pu le connaître dans sa bonté et sa sagesse a été pour moi un véritable honneur », a notamment écrit sur un post sur son compte X, le président argentin.