Dans le détail : Tesla a été frappée d’une surtaxe de 7,8 %, BYD de 17 %, Geely de 18,8 %, SAIC de 35,3 %, tandis que les autres fabricants non individuellement échantillonnés ont écopé d’une taxe de 20,7 %. Avec des droits atteignant jusqu’à 45,3 %, les constructeurs chinois se sont heurtés à une barrière quasi infranchissable pour accéder au marché européen. De nombreuses marques chinoises ont alors vu leurs ventes s’effondrer. Pourtant, malgré ce contexte difficile, BYD a réussi à accroître sa part de marché en Europe, démontrant ainsi la résilience de l’industrie chinoise du véhicule électrique.
La Chine, premier marché mondial du véhicule électrique, possède une avance incontestable dans ce domaine. Selon l’institut Clean Technica, sur les 20 premiers constructeurs mondiaux en termes de ventes de VE, 11 sont chinois. Depuis plusieurs années, la Chine ne cesse de renforcer ses capacités en recherche technologique et en construction de chaînes de valeur, mettant en place un écosystème industriel complet et efficace.
En comparaison, les constructeurs européens, bien qu’engagés dans une transition vers l’électrification, en sont encore, pour la plupart, à une phase expérimentale. Sur le plan de la maturité technologique, du contrôle des coûts ou de la réactivité au marché, ils restent à la traîne par rapport à leurs homologues chinois. Avec l’expansion continue du marché mondial des véhicules électriques, et particulièrement la croissance fulgurante du marché chinois, les constructeurs européens ressentent de plus en plus la pression de la concurrence venue de l’Est.
L’accord récemment conclu entre l’UE et la Chine peut donc être considéré comme un compromis gagnant-gagnant. Comparé aux droits de douane, le mécanisme de prix plancher présente de nombreux avantages. Pour les entreprises chinoises, les droits élevés signifient une perte importante de marge bénéficiaire, alors qu’un prix minimum permet de préserver la rentabilité des produits, contribuant à leur développement durable.
Du point de vue du marché européen, ce mécanisme favorise l’équité du marché tout en évitant que les prix ne deviennent inabordables pour les consommateurs en raison des taxes élevées, ce qui pourrait freiner la demande. Comme l’a souligné la Commission européenne, ce type de régulation tarifaire est plus souple, plus praticable et permet de protéger l’industrie locale tout en stimulant une concurrence saine.
