Du nouveau dans l’Affaire État du Sénégal, Bibo Bourgi-Karim Wade. Après avoir perdu en appel contre l’homme d’affaires Ibrahim Aboukhalil, alias Bibo Bourgi, en octobre, les avocats du Sénégal, qui s’est depuis pourvu en cassation, œuvrent en coulisses pour casser un arrêt ayant confirmé une décision du tribunal arbitral de l’ONU, qui a condamné l’Etat en 2019 à payer des dommages et intérêts avoisinant les 256 millions d’euros à l’intéressé. C’est Africa Intelligence qui donne l’information.
Le média informe que “les avocats de la partie sénégalaise, parmi lesquels figure Simon Ndiaye, ont discrètement déposé un mémoire en juin après avoir formé un pourvoi en cassation”. “Ceux de Bibo Bourgi ont jusqu’à mi-août pour faire de même, conformément à la procédure”, précise-t-il.
Pour rappel en 2015, outre leur condamnation à des peines de prison (6 ans pour Karim Wade et 5 ans pour Bibo Bourgi), les deux hommes avaient écopé d’une très lourde amende – 138 milliards de francs CFA chacun (210,3 millions d’euros) –, assortie du versement de dommages et intérêts pour un montant de 10 milliards de francs CFA (15,2 millions d’euros), une somme que les sept condamnés étaient censés payer solidairement.
Le Sénégal avait également confisqué et mis en vente une bonne partie du patrimoine de Bourgi dont ses appartements de la résidence Eden Roc.
Bibo Bourgi avait par la suite décidé de porter le combat devant les juridictions internationales et en octobre 2019, le tribunal arbitral de l’ONU avait jugé l’arrêt de la CREI « illicite » et condamnait le Sénégal à verser une somme record d’environ 256 millions d’euros à l’homme d’affaires, dont plus de 225 millions « au titre du préjudice causé par la menace d’exécution forcée d’une amende et de ses intérêts civils ».