Au Nigeria, la plupart des habitants du village de Buda étaient encore endormis lorsque les bandits ont envahi leur communauté. Maison après maison, hommes, femmes et enfants ont été tirés de leur lit, poussés vers la forêt, sous le claquement de tirs sporadiques.
Selon des témoins cités par la presse nigériane, l’attaque a été interrompue par une intervention providentielle des militaires nigérians postés à quelques kilomètres du village. Au total, une soixantaine de personnes seraient portées disparues, mais les otages auraient pu être bien plus nombreux sans l’arrivée des soldats.
Ce nouvel enlèvement intervient quelques jours après le rapt de près de 300 élèves d’une école de Kuriga, toujours dans l’état de Kaduna. Des opérations de recherche sont toujours en cours pour tenter de les retrouver.
En visite dans la région mardi, l’Inspecteur Général de la Police du Nigeria a annoncé le déploiement immédiat de policiers armés autour de Kuriga. Le gouverneur local assure que les opérations de recherches menées par l’armée se poursuivent, avec l’aide des milices d’auto-défense locales.
Nouvelles stratégies adoptées par les bandits
Pour expliquer cette recrudescence des enlèvements de masse dans le nord-ouest du Nigeria et particulièrement dans l’état de Kaduna, le spécialiste James Barnett indique que les bandits n’ont jamais vraiment cessé leurs activités criminelles. Ils ont juste adopté d’autres stratégies, en prélevant par exemple des taxes auprès des habitants des communautés rurales, sur lesquelles ils font régner la terreur.
Selon ce chercheur, les récents kidnappings de masse pourraient s’apparenter à une démonstration de force de la part des groupes armés, comme une réaction face aux opérations militaires visant à les disperser. Ou bien des représailles à la suite de la création récente de milices communautaires dans le nord-ouest du Nigeria.
James Barnett rappelle en tout cas que les groupes armés présents dans cette région du pays ne sont pas motivés par une idéologie particulière, et qu’ils planifient leurs actions principalement pour se financer, voire même par simple provocation.