Condamnations internationales et appels à un cessez-le-feu se multiplient après la mort de plus de 110 Palestiniens à Gaza, quand des soldats israéliens ont ouvert le feu pendant une distribution d’aide qui a tourné au chaos.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « choqué » par ces événements qu’il a « condamnés ».
« Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé. Mais que ces gens aient été tués par des tirs israéliens, qu’ils aient été écrasés par la foule, ou renversés par des camions, ce sont des actes de violence, d’une certaine manière, liés à ce conflit », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence et à huis-clos jeudi soir.
– Washington exige des réponses –
A Washington, le porte-parole du Département d’Etat Matthew Miller a indiqué que son pays, fidèle allié d’Israël, exige « des réponses » après cette tragédie.
« Nous sommes en contact avec le gouvernement israélien depuis tôt ce matin et comprenons qu’une enquête est en cours. Nous suivrons cette enquête de près et nous ferons pression pour obtenir des réponses », a-t-il ajouté.
La Maison Blanche a par ailleurs fait savoir que le président Joe Biden avait évoqué au téléphone avec l’émir du Qatar et le président égyptien cet « épisode tragique et alarmant ».
A Rome, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a posté sur X que « les morts tragiques à Gaza appellent à un cessez-le-feu immédiat pour permettre davantage d’aide humanitaire, la libération des otages et la protection des civils ».
A Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a jugé « inacceptable ce qui s’est produit à Gaza, avec des dizaines de civils palestiniens morts tandis qu’ils attendaient de la nourriture ». « Cela souligne l’urgence d’un cessez-le-feu », a-t-il dit.
A Paris, le président Emmanuel Macron a, lui, exprimé sa « plus ferme réprobation envers ces tirs » contre des civils « pris pour cible par des soldats israéliens » et demandé « la vérité, la justice et le respect du droit international ».
En Turquie, les autorités ont dénoncé « un nouveau crime contre l’humanité » et estimé que ce drame « est la preuve qu'[Israël] vise à détruire consciemment et collectivement le peuple palestinien ».
Plusieurs pays arabes du Golfe ont également condamné ces tirs de l’armée israélienne.
Dans un post sur X, le ministère saoudien des Affaires étrangères a « condamné fermement et dénoncé la prise pour cible de civils sans défense », qui a conduit à « la mort de centaines de personnes, quand les forces d’occupation ont bombardé des files d’attente où des civils tentaient d’obtenir de l’aide ».
Pour les Emirats arabes unis, « les forces d’occupation israéliennes ont pris pour cible un rassemblement de milliers de résidents palestiniens de la bande de Gaza qui attendaient qu’on leur apporte de l’aide humanitaire ».
– Massacre odieux selon le Qatar –
Le gouvernement du Qatar a pour sa part « condamné avec la plus grande fermeté le massacre odieux commis par l’occupation israélienne contre des civils sans défense ».
« La poursuite des crimes de l’occupation, dans le cadre de sa guerre brutale contre la bande de Gaza, prouve jour après jour la nécessité d’une action internationale urgente pour mettre fin immédiatement à cette agression sans précédent dans l’histoire récente », a ajouté le ministère des Affaires étrangères.
Au Koweït, les autorités ont également condamné « ce nouveau crime commis par les forces d’occupation israéliennes » et rappelé « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et urgent, pour assurer l’entrée des secours et de l’aide humanitaire destinée aux civils palestiniens sans défense ».
A Amman, les autorités jordaniennes ont dénoncé « une violation claire du droit humanitaire international ».
Cette tragédie « intervient alors qu’il n’y a pas de position internationale pour arrêter cette guerre et ce massacre qu’Israël commet contre les Palestiniens et que le Conseil de sécurité des Nations Unies est incapable de prendre une décision de cessez-le-feu immédiat pour mettre fin aux crimes de guerre commis contre les Palestiniens à Gaza », a ajouté le ministère jordanien des Affaires étrangères.
« Priver les gens de l’aide humanitaire constitue une violation grave » du droit humanitaire international, a précisé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, réclamant « un accès humanitaire sans entrave à Gaza » et dénonçant un « nouveau carnage » et des morts « totalement inacceptables ».
A Berlin, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a publié un communiqué dans lequel elle a estimé que « l’armée israélienne doit s’assurer, après l’effondrement de l’ordre public dans de grandes parties de la bande de Gaza, que la distribution de l’aide humanitaire puisse se faire ».