Au moins 38 migrants ont perdu la vie lors du naufrage de leur embarcation en début de semaine au large de Djibouti. 23 personnes ont été secourues, 5 sont portées disparues. Les migrants, des Éthiopiens, rentraient du Yémen après avoir tenté d’atteindre les pays du Golfe.
Cette tragédie rappelle la dangerosité de cette route migratoire. L’agence onusienne pour les migrations considère d’ailleurs cet itinéraire comme l’une des plus dangereuses au monde. Les migrants partent de Djibouti ou de la Somalie, traversent le golfe d’Aden pour arriver au Yémen d’où ils espèrent pouvoir atteindre l’Arabie saoudite.
Ils sont en grande majorité d’origine éthiopienne, une partie originaire de Somalie. Ils fuient des conditions économiques difficiles, des conflits ou encore des catastrophes climatiques, comme la sécheresse qui a touché les deux pays ces dernières années. Avec l’espoir de trouver un emploi dans les pays du Golfe.
Mais plusieurs milliers d’entre eux se retrouvent coincés au Yémen, d’après l’OIM, et sont souvent détenus dans des camps ou déplacés à l’intérieur du pays.
Certains choisissent alors de repartir, d’autres y sont contraints. L’Arabie saoudite a par exemple expulsé plus de 500 000 migrants éthiopiens entre 2017 et 2023. L’ONG Human Rights Watch a également accusé les garde-frontières saoudiens d’avoir tué des centaines d’Éthiopiens qui tentaient d’entrer en Arabie saoudite entre 2022 et 2023. Ce que Riyad a démenti.
Malgré ces difficultés, l’OIM le déplore : les traversées continuent. Plus de 90 000 migrants sont arrivés au Yémen entre janvier et septembre 2023.