Mexique: le déploiement de 10.000 soldats à la frontière avec les Etats-Unis a débuté

Le Mexique a commencé mardi à déployer 10.000 agents de la Garde nationale à la frontière avec les États-Unis, comme promis la veille en échange d’une suspension de la menace américaine d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits mexicains, a annoncé sa présidente Claudia Sheinbaum.

« On a déjà commencé à envoyer (les militaires) », a déclaré la présidente mexicaine lors de sa conférence de presse matinale.
 
La cheffe de l’État a précisé que les forces de sécurité provenaient d’États qui « n’ont pas autant de problèmes de sécurité ». « Il s’agit d’un déploiement qui ne laisse pas le reste du pays sans sécurité », a-t-elle affirmé.
 
La presse mexicaine fait état depuis mardi matin de la mobilisation de militaires et de membres de la Garde nationale vers différentes villes à la frontière avec les États-Unis, de Tijuana et Matamoros.
 
L’AFP a par ailleurs observé environ 300 militaires à l’aéroport de Mérida, dans l’État du Yucatan (sud), réputé relativement tranquille.
 
Lundi, Claudia Sheinbaum et son homologue américain Donald Trump ont annoncé quasi-simultanément que les Etats-Unis avaient suspendu pour un mois l’application de droits de douane, qui devaient renchérir de 25% le prix des importations depuis le Mexique à compter de mardi.
 
En échange, le Mexique s’est engagé à dépêcher 10.000 soldats à la frontière avec les Etats-Unis « pour stopper le flot de fentanyl (un opioïde meurtrier, ndlr) et de migrants illégaux » aux Etats-Unis, a déclaré Donald Trump.
 
La relation entre les deux pays est vitale à plus d’un titre.
 
Les envois d’argent des Mexicains installés à l’étranger à leurs proches restés au pays ont atteint en 2024 un record de 64,7 milliards de dollars, a indiqué mardi la Banque centrale du Mexique.
 
A 97%, ces envois proviennent des Etats-Unis et ils représentent 3,4% du produit intérieur brut (PIB) du Mexique.
 
Au sujet des droits de douanes, la présidente de gauche a par ailleurs minimisé voire tourné en ridicule l’annonce faite par l’Equateur la veille de les porter à 27% pour les produits mexicains.
 
« Les crevettes du Sinaloa », dans le nord-ouest du Mexique, le long du Pacifique, « sont meilleures que celles de l’Equateur », a déclaré la dirigeante, en indiquant que ce pays compte pour à peine 0,4% des produits importés au Mexique.
 
L’Équateur reçoit lui 0,079% des exportations mexicaines.
 
Le Mexique a rompu ses relations diplomatiques avec l’Equateur du président libéral Daniel Noboa quand la police est entrée en avril dans l’ambassade mexicaine à Quito pour arrêter l’ex-vice-président équatorien Jorge Glas qui y avait trouvé refuge.

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