Le poste péage de Kassela et le poste de la garde civile de Markakongo, dans la région de Koulikouro, ont été visés lundi soir 2 janvier. Cette double attaque n’a pas été revendiquée et les autorités n’ont pas communiqué à ce stade, mais elle rappelle combien l’étau se resserre sur la capitale malienne.
La localité de Kassela se trouve aux portes de Bamako, à environ trente kilomètres de la capitale malienne. C’est là que les automobilistes arrivant par la route de Ségou paient leur droit d’entrée dans la capitale. La cabine de péage de Kassela a été attaquée dans la soirée, lundi, en même temps que le poste de la protection civile de Markakongo, à environ 80 kilomètres de Bamako, dans la même région de Koulikouro.
Dans les deux cas, des témoins parlent d’assaillants venus à moto. Selon des sources sécuritaires et selon les témoignages d’habitants de ces deux localités, deux personnes ont été tuées à Kassela : le gardien du péage et un agent des eaux et forêts, dont le camp se trouve juste à côté, et dont certains éléments armés auraient même tenté une riposte.
Quatre autres personnes ont été tuées à Markakongo, dont deux membres de la protection civile. Plusieurs véhicules et un bâtiment de la protection civile ont été incendiés, et un véhicule d’intervention des sapeurs-pompiers a été emporté.
Sollicités par RFI, ni l’armée malienne ni le ministère malien de la Sécurité n’ont souhaité communiquer à ce stade.
Des attaques de plus en plus proches de la capitale
Ces deux attaques n’ont pas été revendiquées mais les soupçons se portent vers la Katiba Macina du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda.
Le Jnim avait revendiqué l’attaque kamikaze du camp militaire de Kati, en juillet dernier, au cours de laquelle un soldat malien avait péri. À une dizaine de kilomètres de Bamako, le camp de Kati est le fief des cinq colonels à l’origine du coup d’État d’août 2020, aujourd’hui au pouvoir.
Après le Nord et le Centre, la menace jihadiste est de plus en plus prégnante dans le sud du Mali, avec des attaques en augmentation ces derniers mois dans la région de Koulikouro, et qui se rapprochent de plus en plus de Bamako. La capitale malienne n’a plus subi d’attentat depuis 2016 – 2017 si l’on comptabilise l’attaque d’un hôtel situé en proche périphérie de la capitale malienne.
RFI