Au Mali, le programme DDR-1 « désarmement, démobilisation, réinsertion » a été officiellement lancé, mardi 11 février, par le gouvernement malien de transition. Il prévoit l’intégration, au sein de l’armée malienne, de combattants de groupes armés, du nord du Mali principalement, mais aussi du centre. Commencé en 2015 dans le cadre de l’accord de paix, ce processus DDR n’avait jamais été mené à terme. L’accord de paix ayant depuis été rompu par le régime militaire en place, seuls les groupes dits « républicains », ayant choisi de s’allier aux autorités maliennes de transition, pourront en profiter.
Les principaux bénéficiaires sont les hommes du Gatia (Groupe autodéfense touareg imghad et alliés) du général El Hadj Ag Gamou, actuel gouverneur de Kidal, et ceux du MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad) de Moussa Ag Acharatoumane, principalement présents dans les régions de Ménaka et de Gao. Ces deux groupes combattent déjà aux côtés de l’armée du Mali et de ses supplétifs russes de Wagner.
D’autres groupes armés, moins importants, sont également concernés : le « MAA CPA », le « CMFPR1, 2 et 3 », les chasseurs traditionnels dozos du groupe Dan Na Ambassagou, ainsi que des combattants de groupes d’auto-défense peuls.
2 000 soldats deuxième classe
Il n’y a pas de chiffres détaillés selon les groupes, mais au total, le ministère malien de la Réconciliation nationale indique que 2 000 combattants seront intégrés dans l’armée « en tant que soldats deuxième classe ». Mille autres bénéficieront d’un programme de réinsertion socio-économique dans la vie civile.
Ces quotas étaient initialement prévus pour l’année 2024. Aucune précision n’a été communiquée sur le nouveau calendrier prévu, mais l’objectif est d’ « aller vite », explique Moussa Ag Acharatoumane du MSA, qui « attendait cela depuis longtemps ». Le processus DDR comporte des avantages en termes de salaire, de reconnaissance, « de statut surtout », insiste le chef politico-militaire, également membre de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), qui précise que certains de ses hommes ont déjà été reversés dans l’armée ces dernières années.
« Réconciliation durable », mais le FLA n’est pas concerné
Ce processus « ne se limite pas seulement à l’intégration des ex-combattants dans les forces de défense, a pour sa part déclaré le ministre de la Réconciliation nationale, le général Ismaël Wagué. Il s’agit aussi de créer un climat de confiance entre les acteurs et de favoriser une réconciliation sincère et durable. »
L’accord de paix de 2015 ayant été rompu par le régime militaire en place, les groupes armés signataires, aujourd’hui rassemblés au sein du FLA (Front de libération de l’Azawad), ne sont évidemment pas concernés. Désormais considérés comme « terroristes » par les autorités maliennes de transition, ils ont repris les armes et leur revendication indépendantiste.