L’île est touchée par une épidémie de peste qui a fait 94 morts depuis fin août.
Un Français âgé d’une quarantaine d’années et habitant Toamasina à Madagascar est mort, emporté par l’épidémie de peste qui sévit sur l’île depuis fin août. Selon le site « Linfo », son décès fait suite à des complications liées à la forme pulmonaire de la maladie. Il est mort quelques heures après son arrivée à l’hôpital, les traitements administrés n’ayant eu aucun effet. Pour éviter la propagation de l’épidémie, son corps a été enterré dans une fosse commune le jour même.
Au total, 94 personnes sont mortes de la peste, sur plus de 1.100 cas signalés (dont 300 confirmés), a indiqué l’OMS vendredi dernier. Le Dr Ibrahima Soce Fall, directeur régional pour les urgences en Afrique à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a indiqué lors d’un point de presse à Genève, que l’OMS avait envoyé 1,3 million de doses d’antibiotiques. « C’est assez pour traiter 5.000 patients et protéger 100.000 contacts », a précisé une porte-parole de l’OMS, Fadela Chaïb.
Ces antibiotiques ont été distribués dans divers centres de santé. L’OMS a également envoyé du matériel de désinfection et 150.000 équipements de protection. L’agence sanitaire de l’ONU a mobilisé, en puisant dans son fonds de contingence, 1,5 million de dollars (1,3 million d’euros), mais l’OMS estime avoir besoin au total de 5,5 millions de dollars, a expliqué le Dr Ibrahima Soce Fall.
4 questions sur l’épidémie de peste qui touche Madagascar
« Phase active de l’épidémie »
« Nous sommes dans une phase active de cette épidémie. Nous nous attendons à avoir plus de cas », a-t-il dit, mais « nous pensons (l’) infléchir rapidement grâce aux interventions de toutes sortes ».
Néanmoins, « stopper la transmission ne signifie pas que le risque va disparaître car le virus est endémique » dans le pays, a-t-il ajouté.
« Nous pouvons stopper l’épidémie actuelle », mais « nous devons rester vigilants », a-t-il insisté, rappelant qu’il sera difficile d’éradiquer le virus dans un pays où « plus de 90% de la population vit avec moins de deux dollars par jour ».
« Eradiquer le virus est une question de développement », a-t-il affirmé.
« La peur s’est installée. L’île manque de médecins »
Zones urbaines
La peste réapparaît presque chaque année à Madagascar, généralement de septembre à avril.
Mais cette année, l’épidémie a débuté dès le mois d’août et s’est propagée aux grandes zones urbaines, contrairement aux précédentes épidémies, selon l’OMS.
La bactérie de la peste, qui se développe chez les rats, est véhiculée par les puces. Chez l’homme, la forme pulmonaire de la maladie – transmissible par la toux – peut être fatale en seulement 24 à 72 heures. La forme bubonique est, elle, moins dangereuse.
La plupart des patients recensés à Madagascar ont été infectés par la peste pulmonaire, selon l’OMS.
(Avec AFP)