SOCIÉTÉ- C’est une histoire foncière qui a vu le jour en 2015 dans la commune de Niaguis. Des populations établies dans un quartier périphérique de Ziguinchor, Kanténe s’opposent à un lotissement au profit d’une coopérative d’habitat. Ce 06 Mai des jets de grenades lacrymogènes ont été constatés sur les lieux du litige. Alertée, une équipe du Groupe Medias du Sud s’est rendue sur place, elle a été empêchée d’accéder au site objet de litige.
C’est vers les coups de 10 heures que nous avons débarqué sur les lieux à bord d’une voiture, identifiée du Groupe Medias du Sud. Dès notre descente du véhicule un agent de la gendarmerie nous interpelle pour demander l’autorisation d’accéder aux lieux. Surpris, nous lui rétorquons la question de savoir depuis quand vous demandez des autorisations de couverture médiatique à Kanténe ?
Il a été demandé à l’équipe de GMS de quitter les lieux, tout simplement. Avant de bouger un autre agent de la gendarmerie se pointe devant nous pour les même raisons.
Chers journalistes vous ne pouvez pas accéder au site, soutien-t-il.
Nous lui posons la question de savoir d’où vient cet ordre ? Il nous intime encore l’ordre de quitter les lieux. Sans aucune autre explication.
La zone était au même moment quadrillée par les hommes en bleu qui sont prêts à faire face aux populations de Kanténe.
Sur les lieux l’on aperçoit le sous-préfet de Niaguis, l’adjoint au préfet de Ziguinchor, le président de la commission domaniale, un agent des eaux et forêts et d’autres personnalités qui les entourent.
Après plus d’une heure nos outils de travail ont été rangés dans le véhicule sur ordre des gendarmes.
Nous décidons enfin de nous retirer des lieux laissant derrière, une vive tension palpable entre populations décidées à en découdre avec des forces de l’ordre et des autorités sous bonne escorte.
À titre de rappel, les populations réunies autour du collectif dénommé les planteurs (d’anacardiers) de Kanténe s’opposent toujours à l’octroi des 25 hectares à une coopérative de l’ancienne société SDE (devenue SEN’EAU). Chose que ces habitants de Kanténe refusent, depuis belle lurette. Ce litige foncier vient s’ajouter à une série de problèmes fonciers devenus une vraie poudrière dans la partie sud du pays.
GMS / Ansoumana Dasylva