« Depuis 2004 sur 10 arrestations de journalistes, les 9 portent sur la diffusion de fausses nouvelles ». Ces chiffres ont été donnés par Birame Faye, le coordonnateur régional de projets médias à l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO), lors d’une conférence publique ce vendredi, à l’initiative de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF).
M. Faye qui intervenait sur le thème : « La liberté d’expression comme pilier pour sauvegarder l’intérêt général » a souligné que maintenant la traque « concerne les citoyens et activistes. Dans une manifestation, on t’arrête, le Procureur vous poursuit pour diffusion de fausses nouvelles. Après on y ajoute l’atteinte à l’insurrection ou violations de secret de l’instruction. Mais sachez que la diffusion de fausses nouvelles revient toujours. Parce ce que quand on te colle cette infraction, le dossier part en instruction et le mandat de dépôt est obligatoire. Après on joue avec les libertés provisoires, sous contrôle judiciaire… finalement votre carrière est mise en parenthèse pendant un bon moment en attendant un procès », regrette-t-il.
Le coordonnateur régional de projets médias à l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO) d’en citer le cas du journaliste Pape Alé Niang. Tout comme le cas de certains activistes comme Guy Marius Sagna qui a été arrêté plus de 30 fois. Et récemment les Outhmane Diagne et consort. Et toujours la diffusion de fausses nouvelles, détournements de Une des journaux entre autres.
Birame Faye en déduit alors dans son intervention que cette facilité de contraindre la liberté des citoyens par les dispositions de l’article 255 n’est autre que liberticide. » (…) Pour vous dire que cet article 255 qui parle de diffusion de fausses nouvelles est assez liberticide. Tout comme l’article 254. Y a d’autres comme offense au chef de l’Etat. Des dispositions qui n’ont pas de contenu utilisé pour arrêter des journalistes, activistes et lanceurs d’alertes », a t-il indiqué.