Sa silhouette ébène et bien musclée apportait une part d’imprévu aux spectacles rigoureusement calibrés des Touré Kunda au sommet de leur apogée. Seynabou Diop a assuré les chorégraphies pour le groupe mythique pendant une décennie, à partir des années 1980. Après une rupture, une réconciliation et le divorce définitif avec les frères Touré, elle était en quête de spiritualité. Elle a trouvé sa voie à Malika où elle vit une retraite paisible depuis 2003 et son retour de la France où elle vivait avec sa fille.
L’Observateur l’a retrouvée portant sans peine ses 64 ans et ses dreadlocks. Le prétexte : le décès de Ismaïla Touré, l’un des frères Touré Kunda.
Seynabou Diop révèle avoir appris la triste nouvelle sur un appel de la RTS. Au courant de la maladie du défunt, elle craignait le pire mais ne le voyait pas surgir si tôt. «Je prenais constamment de ses nouvelles, informe-t-elle. Je redoutais vraiment ça parce qu’il n’arrivait même plus à marcher. Mais je suis un peu surprise. Jusqu’à présent, je n’arrive pas à digérer son décès.»
Seynabou Diop a parlé pour la dernière fois à Ismaïla Touré il y a six mois. «Je lui ai promis de passer le voir, rembobine-t-elle. Il m’a dit : ‘tu sais, je plane’. Je lui ai répondu que ce n’était pas bien grave. Mais malheureusement, je n’ai pas pu le voir. Et c’est ce qui me fait mal.»