Une association de défense des lanceurs d’alerte en Afrique a pressé vendredi le gouvernement sénégalais de l’associer à un projet de loi en cours d’élaboration pour la protection de ceux qui dénoncent des faits condamnables.
Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye a demandé au ministère de la Justice de finaliser un tel texte avant le 15 mai. M. Faye a fait de la protection des lanceurs d’alerte un des aspects de son projet de lutte contre la corruption.
Jimmy Kande, directeur pour l’Afrique de l’ouest francophone de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), a vu dans l’adoption possible d’une telle loi « un signal très fort », lors d’une conférence de presse à Dakar. Il a déclaré que seuls 11 des 54 pays africains, et aucun francophone, disposaient de lois protégeant les lanceurs d’alerte.
La PPLAAF fournit aux lanceurs d’alerte un portail sécurisé de transmission d’information ainsi que l’assistance d’un réseau d’avocats. Elle se livre au plaidoyer pour la protection des lanceurs d’alerte par les autorités.
Une loi protégeant « des gens comme moi qui travaillent à dénoncer des faits qui détruisent des sociétés mérite d’être saluée », a dit Jean-Jacques Lumumba, banquier et lanceur d’alerte congolais à l’origine des Lumumba Papers mettant en cause son ancien employeur et l’entourage de l’ancien président Joseph Kabila.
La loi en cours d’élaboration doit être « effective, complète et (répondre) aux standards internationaux », a dit M. Kande.
La PPLAAF a adressé une série de recommandations par écrit au président Faye et au ministère de la Justice.
Il s’agit d’une définition du statut de lanceur d’alerte, de la mise en place de canaux de signalement sécurisés ou de la création d’une autorité indépendante et impartiale pour recevoir les signalements des lanceurs d’alerte.