« Cher Volodymyr Zelensky, chers amis Ukrainiens, vous n’êtes pas seuls ». Hier soir, le Premier ministre polonais Donald Tusk a été l’un des premiers dirigeants européens à réagir sur X aux hostilités qui se sont déroulées dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. Alors que la Pologne assure la présidence tournante de l’Union européenne, les propos du président Trump et de son vice-président JD Vance ont fait l’effet d’une douche froide à Varsovie, rapporte notre correspondant Adrien Sarlat. Car c’est sur les États-Unis que la Pologne comptait pour assurer sa protection face à la Russie voisine, notamment à travers les gros contrats d’armement signés avec Washington et les bases de l’Otan situées sur son territoire.
Le ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a assuré se tenir aux côtés des « courageux guerriers Ukrainiens qui défendent la liberté contre l’agression, l’invasion et le nihilisme ». Depuis le début de l’invasion russe, Varsovie craint d’être la prochaine cible du Kremlin si Kiev venait à tomber. Alors les investissements militaires massifs de la Pologne ces trois dernières années pour créer l’armée la plus puissante d’Europe pourrait s’avérer salvateurs si les États-Unis mettaient leurs menaces à exécution en tournant définitivement le dos à l’Ukraine et à l’Europe.
L’Europe « aux côtés de l’Ukraine »
Les réactions se sont multipliées en Europe après l’incroyable agressivité dont ont fait preuve le président américain et son Vice-président ce 28 février contre le président ukrainien. « L’Ukraine peut compter sur l’Allemagne et sur l’Europe », a réagi le chancelier allemand Olaf Scholz, tandis que la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a appelé à la convocation « sans délai » d’un « sommet » entre les États-Unis, l’Europe et leurs alliés sur l’Ukraine.
Mais la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a ouvertement officialisé la rupture en remettant en question le leadership américain en Occident. « Aujourd’hui, il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux. Le président français Emmanuel Macron a lui déclaré que « si quelqu’un joue à la troisième guerre mondiale, c’est Vladimir Poutine », et non Volodymyr Zelensky, comme l’en a accusé Donald Trump. « Ukraine, l’Espagne est avec toi », a par ailleurs déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Une quinzaine de dirigeants européens doivent se retrouver ce dimanche 2 mars à Londres à l’invitation du Premier ministre britannique Keir Starmer, lui-même de retour d’une visite à Washington après celle du président français. Un sommet européen spécial consacré à l’Ukraine a également été convoqué le 6 mars par le président du Conseil européen Antonio Costa.
Zelensky reconnaissant
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a multiplié ce samedi 1ᵉʳ mars les messages de remerciements à ses soutiens européens après la vive altercation l’ayant opposé à la Maison Blanche à son homologue américain Donald Trump. Le compte sur X de Volodymyr Zelensky comportait plus d’une trentaine de phrases « Merci pour votre soutien », en réponse aux messages de soutien des dirigeants européens.
Malgré l’altercation à Washington, le président ukrainien a aussi remercié les États-Unis pour « leur soutien » et « cette visite », ainsi que le président Donald Trump, le Congrès et le peuple américain. « L’Ukraine a besoin d’une paix juste et durable et nous travaillons exactement à cela », a encore indiqué Volodymyr Zelensky sur X. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a également multiplié les messages « Merci » sur X, en réponse au soutien affiché par les ministères des pays européens à l’Ukraine.