‘’ Le sang va couler ‘’ disait Réné Capin Bassène selon Jean Batiste Badji ( témoin)

Le procès suit son cours. Chaque jour, l’exercice produit davantage d’interactions, d’échanges entre juges, avocats, accusés et témoins. Ce 4e jour de procès de l’affaire Boffa Bayotte apporte des éléments qui renseignent sur une date (Le 22 décembre 2017), une assertion (Le sang va couler) et surtout la confrontation entre l’ICP Nicolas Diatang Diatta et Abdou Sané agent de santé (accusé). Si les juges et les avocats trouvent de l’énergie pour mener le public vers une manifestation de la vérité, la fatigue et l’épuisement se lient sur les visages des familles des accusés.

L’étroitesse de la salle d’audience est visible. Les places assises ne suffisent pas. La salle est comble ; se frayer un chemin à l’entrée devient compliqué. Ce procès de l’affaire Boffa Bayotte intéresse de plus en plus les habitants de Ziguinchor, les audiences sont ouvertes au public.

Où était Abdou Sané au moment de la tuerie ?

C’est dans cette atmosphère que les familles viennent prêter assistance aux proches, accusés dans cette affaire dite Boffa Bayotte. En levée de rideaux ce matin, nous avons assisté à une confrontation entre l’ICP de l’époque Nicolas Diatan et l’agent de santé Abdou Sané accusé dans cette affaire. Le 06 janvier 2018, Abdou Sané soutient avoir travailler la matinée et puis assister à une réunion de coordination pour le compte de la structure sanitaire l’après-midi. L’ICP dit n’avoir pas rencontré Abdou Sané le matin dans le centre de santé mais confirme sa présence à la réunion de coordination du centre de santé.

Il a été le premier sur les lieux dira-t-il.

Il faut crever l’abcès !

Abdou Sané était-il dans la forêt pour participer à la tuerie ? En attendant d’y voir plus clair, le témoignage de Cheikh Sidate Bassène, rescapé de la tuerie et récidiviste dans des rencontres avec des hommes armés dans la forêt offre un autre tableau à l’assistance. Le rescapé à une fois été interpellé en forêt et ce jour son butin fût envoyé au domicile de Abdou Karim Sagna. Un nom connu de l’assistance puisqu’il s’agit d’un accusé présent dans la salle. Cheikh Sidate finira par le reconnaître et dire au juge :

c’est lui!

Les juges poursuivent leur démarche. Il faut crever l’abcès ! La date du 22 décembre est revenue dans l’ordonnance de mise en accusation. Une réunion serait tenue au centre polyvalent. Qu’est-ce qui est sorti de ces échanges ? Maurice Badji et Jean Baptiste Badji, tous des témoins n’ont pour le moment pas édifier les juges. Jean Baptiste affirme aux juges avoir entendu René Capin Bassène dire que du sang allé couler. Ce témoignage s’amoindrit quand Jean Baptiste affirme quelques minutes plus tard que René aurait prononcé ces mots en se parlant seul. Ce soliloque s’est tenu hors du centre polyvalent sur le chemin du retour.

Pendant ce temps, Oumar Ampoui Bodian assis au banc des accusés accomplit la prière du ‘Asr’, un verset du coran est visible sur sa main gauche. Ses deux paumes jointes, rejoignent son visage.

18h05 minutes, les accusés sont quadrillés par les pénitenciers ; l’un d’entre eux ramasse les menottes par terre. Fin de cette 4e journée d’audience, le marathon judiciaire reprend ce vendredi 25 mars.

GMS/ SOULEYMANE DIALLO

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