Le Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) a manifesté son mécontentement envers l’État du Sénégal ce week-end lors d’une assemblée générale tenue à l’amphithéâtre Amadou Tidiane Ba de l’Université Assane Seck, à Ziguinchor. Les membres du bureau national ont exigé le respect intégral des engagements pris par le gouvernement, en particulier ceux relatifs aux allocations des pensions de retraite issues du décret adopté en Conseil des ministres en février 2024.
« Nous sommes catégoriques. Nous exigeons de l’État du Sénégal le respect des dispositions concernant les pensions de retraite prévues par le décret de février 2024. Cette question est non négociable. Depuis cinq ans, nous attendons que le gouvernement honore cet accord », a déclaré David Célestin Faye, secrétaire général national du SAES, lors d’une conférence de presse après l’assemblée générale.
Face à ce qu’il qualifie de lenteurs inadmissibles, le SAES a annoncé le dépôt d’un préavis de grève à partir de ce lundi 13 janvier, informe L’Observateur. « Nous avons accepté d’augmenter nos cotisations pour une meilleure retraite. Il est désormais impératif que les familles de nos collègues décédés en bénéficient également », a ajouté M. Faye.
Le SAES ne se limite pas à revendiquer les pensions de retraite. David Célestin Faye a également dénoncé les retards dans le recrutement du personnel enseignant, le sous-financement de la recherche et les délais dans la livraison des infrastructures universitaires. « Ces problèmes structurels aggravent la crise actuelle et mettent en péril la reprise académique. Nous appelons l’État à prendre ses responsabilités pour éviter de nouvelles perturbations », a-t-il alerté.
Le secrétaire général national a rappelé que les enseignants ont consenti des sacrifices importants, notamment en augmentant leur charge de travail et leurs cotisations pour améliorer leurs conditions de retraite. Cependant, il regrette que l’État ne respecte pas les dispositions du code des pensions. « Lorsqu’un enseignant ou un fonctionnaire décède, la moitié de la pension doit être reversée à ses ayant-cause. Malheureusement, l’État tarde à appliquer ce principe fondamental », a-t-il déploré.
Malgré ces tensions, M. Faye s’est réjoui de la reprise des cours à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, tout en exhortant le gouvernement à agir rapidement pour résoudre ces problèmes avant qu’ils ne paralysent davantage le système universitaire.