Le Gouvernement face à l’urgence d’une réforme oubliée depuis 50 ans

Face à la recrudescence de cas préoccupants
liés à la santé mentale, le Premier ministre engage une réforme en profondeur d’une loi obsolète datant de 1975 et appelle à une action
concertée avant fin août 2025.
Lors du Conseil des ministres du 9 avril, le Premier
ministre a tiré la sonnette d’alarme sur la crise silencieuse de la santé mentale au Sénégal. Il a
pointé du doigt la vétusté de la loi n°75-80 du 9 juillet
1975, toujours en vigueur, pour encadrer les soins psychiatriques et l’internement des personnes atteintes de
troubles mentaux, alors même que les besoins ont explosé.
Le chef du gouvernement a rappelé les nombreux défis
qui freinent une prise en charge efficace : un programme national 2024-2028 encore inopérant, l’errance persistante des malades mentaux dans l’espace
public, l’absence d’intégration des soins psychiatriques
dans les structures de santé de base, ainsi qu’un
manque criant de financement dédié.
Particulièrement préoccupé par les malades mentaux
errants, dont la situation devient un véritable enjeu de
santé publique, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’une action conjointe entre l’État, les familles
et les communautés pour une meilleure prise en charge
de ces patients souvent livrés à eux-mêmes.
Pour remédier à ces dysfonctionnements, il a ordonné
la création d’un Comité ad hoc réunissant les ministères
de la Santé, de la Justice, de l’Intérieur et de la Famillle.
Ce comité devra, d’ici fin août 2025, finaliser la révision
de la loi de 1975 et enclencher la mise en œuvre effective
du plan stratégique pour la santé mentale.
Parmi les mesures envisagées : le renforcement des
unités spécialisées, le recrutement de psychiatres, le retrait encadré des malades de la voie publique, le respect
des visites réglementaires des centres d’internement,
ainsi que le lancement d’un vaste programme de sensibilisation mené conjointement par les ministères de la
Santé et de la Famille.
HUBERT SAGNA

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