L’enquête sur une ingérence russe dans la présidentielle américaine a rebondi, lundi, à New York, avec un raid du FBI dans les bureaux de Michael Cohen, l’avocat personnel de Donald Trump.
Les bureaux new-yorkais de Michael Cohen, l’avocat personnel de Donald Trump, ont été perquisitionnés lundi 9 avril. Cette opération a été menée « en partie à la demande » du procureur spécial Robert Mueller, a précisé dans un communiqué l’avocat de M. Cohen, Stephen Ryan. Robert Mueller dirige l’enquête sur une collusion présumée entre l’équipe de Donald Trump et des responsables russes lors de la campagne présidentielle en 2016. Contactés par l’AFP, les services du procureur Mueller ont refusé de commenter cette opération.
Donald Trump, qui dénonce cette enquête russe comme une « chasse aux sorcières”, a pour sa part qualifié l’opération de police de « honte ».L’avocat Stephen Ryan a de son côté dénoncé une perquisition « complètement inappropriée et non nécessaire » qui a eu pour conséquence « la saisie inutile de communications confidentielles avocat-client » par la police fédérale.
« Cette tactique gouvernementale est aussi mauvaise car M. Cohen a coopéré complètement avec toutes les entités gouvernementales, notamment en donnant des milliers de documents non confidentiels au Congrès et en faisant des dépositions sous serment », a-t-il ajouté, en référence au témoignage de l’avocat devant une commission du Sénat en septembre 2017.
Le quotidien Washington Post a affirmé début avril que le procureur Mueller considérait Donald Trump comme un sujet de son enquête, suggérant qu’il ne disposait pas d’indices ouvrant la voie à des charges. Robert Mueller tente également de déterminer si le président américain peut être poursuivi pour obstruction à la justice.
DES DOCUMENTS LIES A L’AFFAIRE STORMY DANIELS
Fidèle défenseur de Donald Trump, Michael Cohen a passé plusieurs années en tant qu’avocat principal de la Trump Organization, le groupe new-yorkais du milliardaire désormais géré par ses proches, et a été l’un de ses porte-parole lors de la campagne présidentielle.
En janvier, celui qui est parfois qualifié de « pitbull » a admis avoir versé 130 000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels dans le cadre d’un accord de confidentialité, quelques jours avant le scrutin présidentiel. Stormy Daniels affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump en 2006 et 2007, alors que le magnat de l’immobilier était déjà marié avec son épouse actuelle, Melania. Michael Cohen a assuré que cette somme venait de ses fonds propres et non de l’argent de la campagne, et que son client n’avait pas été mis dans la confidence.
Selon les médias américains, certains des documents saisis lors de la perquisition lundi ont trait à l’affaire entre le président et l’actrice. Selon le New York Times, citant une source proche de l’enquête, les policiers ont récupéré des courriels ainsi que des documents fiscaux et commerciaux.
D’après une source proche de l’affaire citée dans le Washington Post, Michael Cohen serait par ailleurs soupçonné de fraude bancaire et de violations des règles sur le financement électoral